Dans un discours devant ses partisans du mouvement le M5 RFP, le Premier ministre Choguel Maïga a appelé les généraux de la junte à discuter de la fin à la Transition.
De l’eau dans le gaz entre le Premier ministre et la junte de Bamako ? Mystère. Toujours est-il que la dernière sortie du Premier ministre illustre un froid entre les militaires et les civils dirigeants du Mali. Au cours d’une intervention devant les militants du M5 RFP, le Premier ministre Choguel Maïga a décliné ses désaccords avec les généraux sur des sujets importants.
«Ce n’est pas normal dans un gouvernement. Le Premier ministre ne peut pas apprendre dans les médias que les élections sont reportées sans débat au sein du gouvernement», déclare-t-il. Aussi, selon le chef de gouvernement, la transition titube, « avec les risques de graves remises en cause et de risque de retour en arrière ».
A Bamako, on pense qu’il s’agit de gesticulations de la part d’un Premier ministre visiblement mis en minorité et qui n’a plus la côte chez les militaires. La Transition a pris fin officiellement le 26 mars 2024, plus de quatre ans après le coup d’Etat militaire d’août 2020. Après le vote d’une nouvelle constitution par référendum, il n’y a officiellement aucun calendrier clair ni une ligne cohérente en ce qui concerne les élections générales. Néanmoins, le projet de loi des finances 2025 prévoit une ligne budgétaire pour des élections. Ce n’est pas la première fois qu’une telle situation se présente : en 2023 une ligne prévue pour les élections a été supprimée.
Beaucoup d’incertitudes sur la fin de la Transition
Les militaires avaient toutefois évoqué l’insécurité et le non-contrôle de l’intégralité du territoire comme argumentaire pour allonger de deux à cinq ans la durée de la Transition, qui ne prendra fin qu’à “la stabilisation du pays”.
Mais l’eau a coulé sous le pont depuis la reprise de Kidal (Nord-Mali) par les forces armées maliennes et leurs supplétifs de la milice russe Africa Corps (anciennement Wagner). Les populations continuent néanmoins à faire face à l’insécurité provoquée par les groupes armés terroristes.
Malgré l’interdiction de toute activité des partis politiques, on évoque la création de dizaines de partis proches de la junte. Le 24 juin 2024, 11 leaders de partis politiques ont été arrêtés au cours d’une réunion ; la cour d’appel a rejeté, le mardi 12 novembre, la demande de mise en liberté provisoire introduite par leurs avocats.
On soupçonne les militaires de mettre en œuvre une stratégie de verrouillage de l’élection présidentielle en vue de permettre au chef de la Transition de gagner sans périls.
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