Université de Lomé : Une grève des enseignants plane sur la rentrée académique 2024-2025

Les enseignants-chercheurs de l’Université de Lomé menacent  d’empêcher le déroulement normal de la rentrée universitaire si les «revendications [portant] notamment sur les reliquats, les 5 et 10%» ne sont pas satisfaites. Ils viennent de lancer un préavis de grève alors que la rentrée aura lieu dans trois semaines. 

 

Le 19 septembre 2024, une assemblée générale des syndicats a statué sur les négociations infructueuses  avec les autorités au sujet desdites revendications, selon un communiqué.

Par conséquent, les 230 participants à l’Assemblée générale ont décidé des mesures suivantes si leurs revendications ne sont pas satisfaites : les blocages des inscriptions des étudiants à partir du 7 octobre 2024, des concours dans les établissements universitaires pour la nouvelle année académique, ainsi que des rentrées universitaires pédagogiques.

Ces actions si elles sont effectives pourraient perturber fortement la rentrée académique 2024-2025.

L’affaire qui sème la zizanie à l’Université de Lomé date de près d’une décennie. Les parties prenantes sont d’une part, les enseignants-chercheurs, les personnels administratif, technique et de service et d’autre part, la présidence de l’Université de Lomé voire des universités publiques du Togo. L’affaire est née pendant la présidence du Professeur Dodzi Komla Kokoroko (2016-2022).

Une vieille affaire de gros et des soupçons de détournement

Les reliquats de la discorde proviennent des accords entre les syndicats universitaires et le gouvernement. Il s’agit d’augmentations successives de 5 et 10% que le chef de l’Etat s’est engagé à respecter. Le ministère des Finances a effectué les versements en deux temps. La réalisation du deuxième versement divise les protagonistes. L’ex-président de l’Université de Lomé nie l’existence de cette deuxième partie.

Cependant les syndicats clament haut et fort que le reliquat de l’accord 2011 a été soldé par le ministère des Finances. Ce dernier se refuse d’apporter un éclairage sur la question, mais en coulisse depuis le départ du Professeur Kokoroko de la présidence de l’Université, certains ministres confirmeraient l’effectivité des versements.

Au vrai, c’est la présidence controversée de M. Kokoroko qui est en cause. Poussé dehors par la pression des syndicats, on le soupçonne de prévarications.  De sources proches des syndicats, on évoque la découverte par la présidence actuelle d’un trou de 348.019.142 FCFA, «utilisés à  d’autres fins». Néanmoins, le président actuel Adama Kpodar s’engagerait à faire passer les lignes budgétaires sous des fourches caudines pour payer par  phase disponible les reliquats. D’autres personnes évoquent des détournements de l’ordre 900 millions CFA.


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A propos Komi Dovlovi 1091 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

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