Les mesures portant couvre-feu pendant la période des fêtes, les fortes restrictions des célébrations religieuses dans les lieux de cultes, ont laissé penser à beaucoup de personnes, au regard de la tendance à la baisse du nombre de cas et de décès, ont laissé penser que les autorités togolaises font beaucoup d’agitation pour rien. Voire que les nouvelles mesures anti-covid pourraient avoir d’autres mobiles que celles concernant la santé des Togolais.
Alors trop de bruit inutilement ? C’est aller vite en besogne, en tout cas, il vaut mieux s’inquiéter de rien que de courir pour rattraper les ratés. Car la décision du conseil des ministres de durcir les mesures anti-covid pendant les fêtes, sur recommandation de la cellule scientifique, se basent sur des analyses pertinentes.
La première est la recrudescence de la pandémie dans le monde, spécialement en Europe et aux Amériques, dont bien de pays craignent une troisième vague après une seconde très virulente voire autant que la première. Plus près du Togo, dans la région ouest-africaine, les cas de contamination ont flambé en Mauritanie et au Mali, à la faveur de l’harmattan, période froide propice aux maladies respiratoires. Dans ces derniers pays, la viralité du covid favorise le nombre de décès, parmi lesquels on compte des figures importantes de la politique malienne et continentale.
Une telle situation sur le plan mondial et régional peut impacter le Togo avec les vacances des fêtes de fin d’année. Malgré les mesures de tests obligatoires pour les voyageurs à l’aéroport pour la destination Lomé, il n’est pas impossible que des cas puissent échapper aux mailles des filets. D’autant plus que bien de Togolais de la diaspora descendent dans les capitales voisines avant de rejoindre le Togo.
La seconde raison est l’augmentation du nombre de cas au Togo. Quoique timide et moins rapide que par le passé, il y a une tendance à la hausse. Les structures dédiées au covid-19 étant toujours faibles en dépit d’énormes investis, les autorités craignent le débordement des centres de traitement du covid-19, avec l’arrivée de l’harmattan. Sur 3576 cas, on dénombre près de 90 cas en quatre jours (25, 26, 27, 28). Or au Togo, l’Etat est totalement garant de la prise en charge du traitement de tous les malades, une situation qui obère le budget d’un pays déjà mal en point avec la pandémie et le ralentissement de l’activité économique.
Les autorités craignent donc l’asphyxie en cas d’absence de contrôle social pendant cette période de fête de fin d’année, surtout les nuits. D’où les interdictions portant sur la fermeture des lieux de vie comme les bars, les restaurants, et les couvre-feux pour éviter les mouvements de masse. Certes, le gouvernement peut paraître quelque peu rabat-joie, mais il s’agit d’éviter le pire.
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