Le Général Seyi Mémène, ancien pillier du régime togolais, est décédé

Le général Seyi Mémène, sécurocrate et homme de main de la junte togolaise est décédé ce samedi 21 novembre des suites d’un AVC dans un hôpital de Lomé.

Sa carrière a été marquée par des hauts et des bas selon l’humeur des deux chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête du Togo depuis 1967. Sécurocrate, le général Seyi Mémène a été directeur de la Sûreté nationale et de l’école de police.

 Pendant la dictature du parti unique RPT, il fut arrêté et détenu sans jugement en 1989 pour une affaire de fausses facturations dans un contrat d’achat d’armes. Il a été libéré à la faveur des soubresauts démocratiques du 05 octobre 1990 et libéré en 1991 pendant la Conférence nationale.

Eyadema mit fin à sa disgrâce en le nommant de nouveau à la tête de  la  sûreté nationale qu’il dirigea pendant des années avant d’être nommé ministre de l’intérieur. C’est à ce poste qu’il mit fin brutalement au processus électoral en proclamant le général Eyadema vainqueur de la présidentielle de juin 1998 en lieu et place de la Commission électorale nationale, dont la présidente, Awa Nana fut poussée à la démission.

Président de la Fédération togolaise de foot, il eut une longue carrière comme vice-président de la Confédération africaine de football (CAF) et membre du bureau de la Fifa. A ce titre, Mémène comme bien d’officiers de l’armée, peut être considéré comme l’un des fossoyeurs du football togolais par la réforme du secteur dans les années 70. Il fut également éclaboussé par une affaire de corruption dans le milieu du foot mondial –affaire élégamment étouffée-

Le 5 février 2005, à la mort du général Eyadéma, Seyi Mémène fit un retour tonitruant sur la scène politique en mettant un coup d’arrêt au processus constitutionnel, en portant du coup, aux côtés d’un quarteron d’officiers supérieurs, Faure Gnassingbe au pouvoir.

Reconverti dans les affaires, notamment dans la sécurité privée, Seyi Mémène entra de nouveau en disgrâce en 2017 lors de l’émergence du PNP de Tikpi Atchadam sur le théâtre politique. Fils d’une princesse Tem de Kparatao,  Seyi Mémène, fut soupçonné d’être complice de son cousin Tikpi Atchadam, fourrier des effervescences politiques qui marquèrent tout le pays Kotokoli et  le Togo pendant deux ans.

Il fut arrêté pendant quelques jours avant d’être relâché grâce à la discrète pression de la France. Son fils, sous-officier de l’armée a été mis à la retraite. Des têtes de porcs ont été jetées à plusieurs reprises dans sa maison de Casablanca, un quartier de Lomé.

En dépit de ces mauvais traitements, Seyi Mémène tenta, à la surprise générale,  un retour en grâce en battant campagne auprès de Faure Gnassingbé pendant la présidentielle 2020.

Ce retour sur la scène politique, voire ce secours aux côtés des Gnassingbe, au moment même où un contingent des FAT semait la terreur dans le pays tem, fut considéré comme une trahison par sa communauté. Seyi Mémène, militaire et politique, ayant une forte influence dans sa communauté, représente symboliquement l’impuissance des anciens barons du régime à entrer en dissidence et œuvrer pour le changement démocratique.

Le Général Mèmène Séyi avait 86 ans.


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