En Egypte, une allégation de viol collectif dans un hôtel cinq étoiles au Caire, apparue sur un compte très suivi sur les réseaux sociaux, a provoqué une nouvelle déferlante #MeToo.
L’agression présumée a eu lieu à l’hôtel Fairmont Nile City en 2014, où un groupe de six hommes ont drogué et violé plusieurs victimes, selon le compte Assault Police. Les noms et photos des mis en cause, tous issus de familles aisées, ont circulé en ligne. Une source proche de l’une des victimes a confirmé ces viols, disant que la victime n’a pas voulu s’exprimer par crainte de représailles.
Le compte, suivi par 170.000 abonnés, a dû fermer de manière soudaine mercredi après de multiples menaces de mort, selon une source proche de son administrateur. Aucune enquête officielle n’a été ouverte jusque-là, alors que le mot-dièse #FairmontIncident déferle sur Twitter.Le compte Assault Police a été fondamental dans le tollé provoqué en Egypte contre Ahmed Bassam Zaki, 22 ans, un ancien étudiant d’institutions prestigieuses du pays accusé d’être un prédateur sexuel. Arrêté le 4 juillet, Zaki a avoué avoir agressé et fait chanter six plaignantes, parmi lesquelles une mineure, selon le parquet.
Le Conseil national pour les femmes a condamné mercredi les menaces de représailles faites à l’encontre de femmes dénonçant une violence sexuelle, appelant les victimes à les “rapporter immédiatement via les mécanismes officiels” et promettent de leur “fournir tout le soutien nécessaire”.
La ministre égyptienne de la Coopération internationale, Rania el-Machat, a publié sur Instagram un message de soutien au mouvement #MeToo disant “à toutes les filles, nous vous entendons”.
Ces allégations interviennent alors que plusieurs jeunes influenceuses ont été condamnées à des peines de prison ferme au cours de la semaine écoulée pour des contenus partagés sur l’application TikTok jugés comme des atteintes aux bonnes mœurs. Selon une étude de l’ONU publiée en 2013, plus de 99% des femmes ont été victimes de harcèlement en Egypte, où elles sont quotidiennement confrontées aux remarques obscènes, voire aux attouchements.
le temps avec afp
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