L’on lit sur les réseaux sociaux que le Colonel Bataba Gandah Soklema, décédé accidentellement le 6 juillet dernier sur la nationale N°1, serait tombé de son véhicule de mission.
La nouvelle paraît tout autant curieuse que mystérieuse. « Mort par pas de chance », dirait-on, la faute à la portière…mal fermée. Le colonel allait en mission au nord du pays quand l’accident s’était produit. Voyageaient avec lui, son ordonnance et le conducteur du véhicule. Tous des éléments des Forces armées Togolaises.
Au cours de son voyage, le colonel a effectué une escale au Camp Général Ameyi de Kara pour y rencontrer un ami, le commandant des lieux. Logiquement la portière a pu être mal fermée en quittant le camp Landja. L’accident s’est produit au niveau de Naboulgou, plus de 500 kms de Lomé.
Comment est-il possible ? Selon la règle régissant les armées togolaises, les officiers supérieurs ont généralement une ordonnance voire deux. C’est ce soldat attaché au service qui est supposé lui ouvrir et fermer la portière. L’a-t-il bien fermée ou le mécanisme est-il défaillant ? Le véhicule de commandement serait-il défaillant au point que le conducteur ne se soit rendu compte que la portière était mal fermée ? Normalement, pour les nouveaux véhicules, et on suppose que cet officier de haut rang disposant d’un véhicule haut de gamme, le tableau signale toujours une défaillance d’une portière. Le conducteur n’a-t-il pas vu le signal clignotant sur le tableau de bord ? Mystère. Selon certaines sources, le colonel Bataba ne portait pas sa ceinture de sécurité, ce qui explique sa projection dehors quand la portière s’était ouverte.
Trop de coïncidences tuent la coïncidence
Cependant, certaines informations demeurent curieuses. L’ordonnance et le conducteur ne se seraient pas rendu compte de la disparition du colonel que bien plus tard, épaississant les zones d’ombres qui entourent cet accident. Comment la chute du colonel a-t-il pu échapper à leur attention ?
Néanmoins, depuis le 6 juillet dernier, ni l’Etat-major des armées ni la Présidence de la République n’ont fait aucune déclaration quant à la disparition tragique de cet officier de haut rang des FAT. Il s’agit pourtant d’un stratège de l’armée.
Ce silence des autorités et le manque d’informations confortent la thèse d’un complot. Car l’accident du colonel Bataba survient deux mois après l’assassinat de son frère de canton, le colonel Bitala Madjoulba, originaire également de Siou. Le colonel Madjoulba est retrouvé mort par balle dans son bureau du BIR, le 4 mai, au lendemain de la prestation de serment de Faure Gnassingbe pour un quatrième mandat.
Tout comme pour le colonel Bataba, aucun communiqué officiel de la part des institutions relatives au commandement général de l’armée. Des informations non vérifiées évoquent l’institution d’une commission d’enquête constituée d’officiers de haut rang. Une commission officieuse qui n’a produit aucun résultat de ses investigations. Pire, la disparition du colonel est nimbée d’un halo de désinformations voire de manipulations de l’opinion. Ainsi, le 12 juillet dernier, selon RFI, la France volerait au secours de la junte militaire togolaise en se faisant confier les investigations sur la mort de Madjoulba.
Sous la houlette de Calixte Batossie Madjoulba, l’ambassadeur du Togo en France et frère aîné de la victime, 75 pistolets et des douilles saisis par les autorités togolaises à l’intérieur du camp militaire où le colonel Bitala Madjoulba ont été confiés à la justice française. Une information démentie par l’ambassadeur du Togo. Bizarre
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