La police marocaine utilise depuis quelques jours une application mobile pour suivre ceux qui ne respectent pas les restrictions de déplacement imposées dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus, a constaté l’AFP dans différents points de la capitale Rabat.
Le lancement de cette application, mise au point par des ingénieurs de la direction de la Sureté nationale (DGSN), a été officiellement confirmé dans la nuit de mardi à mercredi par une dépêche de l’agence officielle MAP.
Le but est de permettre à la police « de s’informer sur les barrages de contrôle par lesquels le citoyen est passé, facilitant ainsi le processus de suivi de ses mouvements », précise le texte qui cite différents responsables de la DGSN.
Cette application, dans laquelle les policiers enregistrent les numéros de carte d’identité des personnes circulant, ne permet pas aux agents « d’accéder aux informations personnelles du citoyen » et le stockage des informations « se conforme aux critères rigoureux de sécurité, adoptés par la DGSN dans ses bases de données », selon la MAP.
Plus de 53.000 personnes ont été interpellées depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire, le 20 mars dernier, selon le dernier bilan officiel. Les interpellations sont suivies de garde à vue dans environ la moitié des cas, puis se traduisent par des condamnations en justice dont le prononcé n’est pas connu.
Le non-respect des restrictions de déplacement est passible d’un à trois mois de prison et/ou d’une amende équivalent à 115 euros.
Amnesty international s’était inquiétée des méthodes de surveillance illégales visant des défenseurs marocains des droits humains, en pointant notamment l’utilisation du puissant logiciel espion du groupe israélien NSO Group dans un rapport publié en octobre dernier.
Le Temps avec Afp
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire