La mort de deux patientes atteintes du coronavirus suscite une grande frayeur parmi le corps médical du CHU Sylvanus Olympio de lomé dont 15 membres ont été mis en quarantaine.
L’information de togoscoop.info est symbolique de la gestion catastrophique du Covid-19 par le gouvernement. Selon notre confrère, deux patientes âgées de 63 ans et 35 ans se sont rendues au CHU Sylvanus Olympio le vendredi 10 avril. Après avoir passé par la porte Urgence, elles ont été admises en pneumologie pour détresse respiratoire et ont été logiquement hospitalisées.
Mais certainement par faute de personnel ou négligence, les patientes n’ont été réellement prises en charge que lundi le 13 avril, soit 72 heures plus tard après leur admission. Le médecin traitant recommande le test au covid-19 dont les résultats tombent le mercredi et on décide de leur évacuation. Trop tard. L’une des patientes décédera au cours du transport ce mercredi 15 avril, certainement d’embolie pulmonaire tandis que la seconde mourra quelques heures plus tard après son admission au CHR.
Selon notre confrère AfreePress, 15 membres du personnel du CHU Sylvanus Olympio sont mis en quarantaine, en grande crainte d’une contamination par les deux patientes.
Il n’est pas fait mention des autres patients admis en salle commune de pneumologie mais on ne peut faire grand cas d’eux. Les deux patientes ne portaient pas de masques exposant inconsciemment leurs co-pensionnaires à une probable contamination.
Aujourd’hui, selon toute vraisemblance, c’est tout le service de pneumologie du CHU Sylvanus Olympio qui risque d’être mis hors service.
Un scandale du dysfonctionnement de la lutte contre le covid-19
Lors de son passage ce jeudi à Kanal FM vers midi, le colonel Djibril, coordonnateur de la cellule présidentielle contre le Covid-19, a annoncé le décès des deux patientes sans entrer toutefois dans les détails troublants.
Toujours est-il que l’épisode est un grand scandale et révèle les failles du système sanitaire togolais en pleine crise du covid-19. Ce qui vient de se passer est tout de même un scandale et montre la faiblesse de la mobilisation des hospitaliers. Certes, le CHR Lomé Commune est le centre dédié aux malades du nouveau coronavirus, mais les autres centres doivent protocolairement y acheminer les cas suspects. Or, les dysfonctionnements du système sanitaire, le laxisme dans la gestion des malades, percent à jour que des patients suspects passent sous le radar et peuvent créer une contamination à grande échelle avant leur découverte.
L’insuffisance d’équipements de protection pour le personnel hospitalier dans les centres non dédiés et l’absence du port de masque systématique par les patients, affaiblissent les mesures prises de lutte pour éviter la propagation du virus.
Le gouvernement devrait songer à renforcer rapidement en équipement de protection et de tests rapides les CHU, les CHR, les CHP et tous les établissements de niveau inférieur du système hospitalier.
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