En dépit d’une des croissances économiques les plus rapides en Afrique, 7,2 % en 2019 contre 7,4 % en 2018, l’économie ivoirienne pâtit d’un secteur agricole sous-productif et très peu diversifié, conclut un rapport de la Banque mondiale rendu public ce 11 juillet.
L’économie ivoirienne réalise une très bonne performance, peut-on lire dans le rapport de la Banque mondiale. Une bonne santé boostée par la reprise actuelle se concentre principalement dans les télécommunications, l’agroalimentaire et les bâtiments-travaux publics.
Cependant, le rapport épingle la méforme de l’agriculture dont le développement reste encore très «primaire» pour booster l’économie. Employant plus de 50% de la population, l’agriculture ivoirienne ne contribue qu’à 14% au PIB. L’institution de Bretton Woods note la faiblesse des rendements des produits vivriers et de rente et souligne un manque de diversification vers des activités à plus haute valeur ajoutée.
Plus de 54% des cacaoculteurs vivent en dessous du seuil de pauvreté
Le secteur du cacao, longtemps pièce maîtresse de l’économie du pays pâtit non seulement de la détérioration des termes de l’échange mais surtout d’une absence de politique de développement plus vigoureuse. Le secteur emploie plus de 5 millions de personnes et constitue le premier poste de rentrées de devises, mais ne contribue guère à l’enrichissement du pays. On estime que 54,9 % des producteurs de cacao ivoiriens et leurs familles, vivent aujourd’hui en dessous du seuil de pauvreté.
La Banque mondiale propose trois axes d’intervention : miser sur la technologie pour accroître les rendements et passer d’une croissance extensive à intensive ; établir des mécanismes de traçabilité pour les acheteurs afin de garantir un produit responsable ; et enfin, développer l’industrie locale de transformation.
L’étude de la Banque mondiale reste pour le moins surprenante. Depuis l’indépendance, la Côte d’Ivoire a misé sur le développement du secteur agricole, surtout les cultures de rente. Que les décideurs politiques persistent à mener les mêmes vaines stratégies de développement restent pour le moins désespérant. Le développement d’un pays ne se base que sur la formation et la création. Or, il semble que les investissements dans ce secteur ne soient pas à la hauteur.
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