Dans un courriel datant du 28 juin dernier, le ministre a laissé entendre qu’il a donné l’ordre à la Céni d’exclure l’Eglise catholique de l’observation électorale pour manque d’impartialité.
La CENJP (Commission Episcopale Nationale Justice et Paix) de l’Eglise catholique est exclue de l’observation des élections locales, d’après un courrier sans ambiguïté du ministre Payadowa Boukpessi.
Pour le ministre évoque ses préoccupations « par rapport à vos sources de financement » qui permettent à la CENJP de vouloir déployer un nombre aussi élevé d’observateurs sur le terrain. Il accuse la CENJP de manquer également d’impartialité. « …notre doute sur la neutralité (qualité indispensable pour être observateur) de votre organisation dont certains membres ont souvent affiché des positions partisanes lors des débats sur différentes questions d’intérêt national », ajoute le ministre.
Dans un communiqué, la CENJP se dit « surprise » et « indignée » de la décision du ministre et « compte explorer toutes les voies légales pour clarifier cette mesure injuste ».
Quelques doutes subsistent cependant quant au recours judiciaire de la CENJP , les élections se tenant demain 30 juin.
Conflit plus ou moins ouvert entre l’Eglise et le pourvoir
La CENJP a participé à plusieurs observations électorales. Mais depuis quelques mois, l’Eglise catholique par la voix de la Conférence des évêques s’est prononcée ouvertement pour un changement de régime. Certains religieux, à l’instar du père Pierre-Marie Chanel Affognon, dirige le Mouvement des « Forces vives Espérance pour le Togo », qui appelle à mettre fin à plus de cinquante ans de régime des Gnassingbe. L’archevêque émérite, Mgr Fanoko Kpodzro, ancien archevêque du Togo, est entré carrément en opposition au pouvoir en place.
C’est tout de même la première fois que le gouvernement exclut une association de l’observation électorale.
Le Togo connaîtra ses premières élections locales depuis 32 ans. Malgré le bon déroulement de la campagne électorale, le processus électoral se déroule dans une relative opacité, et surtout dans l’indifférence totale de la population, très peu concernée. Ces locales interviennent après les législatives du 20 décembre largement boycottée par les électeurs. Le regime RPT-UNIR détient tous les leviers de pouvoir dans le pays.
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