Contrairement à la plupart des membres de l’ex-coalition des 14 partis de l’opposition (C14), le Parti des Togolais ne participera pas aux prochaines élections locales qui se tiendront fin juin prochain.
Au cours d’un point de presse qui s’est déroulé à son siège sis à Ablogame, ce mercredi, le Parti des Togolais annonce ne pas être «concerné par les élections locales prévues le 30 juin prochain», «les conditions minimales se rapprochant d’un caractère démocratique» n’étant pas assurées.
Pour le parti les conditions d’organisation ne garantissent pas un scrutin libre, démocratique et transparent. Le Parti met surtout en cause la non-fiabilité du fichier électoral et exige l’enregistrement sur les listes électorales sur la seule base de la carte nationale d’identité.
Comme en 2015 et pendant sa participation à la C14, le Parti des Togolais est revenu sur la question de la transparence du fichier électoral. En 2015, une mission de l’OIF a reconnu que 75% du fichier électoral contient des électeurs non-inscrits avec une carte d’identité.
Le Parti recommande alors l’établissement de la CNI à toute la population. La même recommandation avait été faite par ce parti lors des discussions de la C14 avec la CEDEAO.
«Le Parti des Togolais reste intraitable sur la question de la fiabilité du fichier électoral et réitère la nécessité de réaliser des audiences foraines pour la production de jugement supplétif d’acte de naissance qui permettra l’établissement de carte nationale d’identité. L’inscription sur les listes électorales ne doit se faire que sur la base de carte nationale d’identité avec la technologie de biométrie intégrale».
Les locales, un casse-tête politique
Plusieurs partis de l’opposition ont annoncé leur participation aux locales, quelques mois après leur « boycott » des législatives. Les partisans de la participation allèguent du refus de laisser de nouveau un boulevard au parti au pouvoir, aujourd’hui maître du parlement avec près de 100% des députés après les législatives du 20 décembre. Pour certains, les locales pourraient constituer la rampe de lancement de la contestation du régime.
Néanmoins, les conditions d’organisation des élections locales laissent dubitatifs les experts quant à la sincérité du scrutin. Au cours d’une conférence de presse, Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC, s’est insurgé contre le système d’enregistrement des électeurs par la CENI. Les inscriptions se feront à l’échelle nationale de façon globale par circonscriptions électorales et non sur la base des 116 communes constituées. Une situation qui risque de désorienter les électeurs.
Ensuite, il semble que les élections locales ne seront pas l’achèvement du processus de décentralisation entamé depuis 2007. Les compétences des collectivités décentralisées ne sont pas encore définies ni transférées, tout comme on ignore encore pour le moment les infrastructures à gérer par les communes, ni d’ailleurs les sièges qu’elles occuperont.
Les dernières élections locales au Togo ont eu lieu en 1986.
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