En Côte d’Ivoire, la classe politique divisée sur la réforme de la Commission électorale

La réforme de la CEI fait partie des principales revendication de l'opposition ivoirienne

C’est dans le cadre d’un dialogue politique que la réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) devra se faire, conformément aux voeux du président Alassane Ouattara. Le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly a lancé les travaux de ces discussions le 21 janvier 2019.

Les travaux avaient démarré en présence des représentants des partis politiques du pouvoir comme de l’opposition. Lors de cette rencontre solennelle que le chef du gouvernement a qualifié de «prise de contact», Amadou Gon Coulibaly a tenu à rappeler le contexte ainsi que le principal objectif visé à terme, celui de la réforme du cadre juridique et institutionnel des élections en Côte d’Ivoire. Sauf que l’opposition n’entend pas exactement les choses ainsi. Au fur et à mesure que les choses avancent, le pouvoir semble revoir ses ambitions à la baisse, alors que l’opposition commence à ne plus manifester assez de confiance dans le processus.

D’un côté, on parle ds « exclus » du dialogue et de l’autre, on tente de rassurer quant à la représentativité des assises. « Le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo n’est pas invité », enrage Assoa Adou, le secrétaire général de la dissidence du FPI. Celui qui est considéré comme le successeur de fait d’Aboudramane Sangaré, décédé début novembre 2018, déclare que son parti « ne se sent donc pas concerné par cette mascarade qui va éluder les vrais problèmes de la Côte d’Ivoire ».

Le parti LIDER de Mamadou Koulibaly, a déclaré avoir été empêché d’accéder à la salle de la rencontre.

Le gouvernement a demandé à tous les partis conviés de formuler leurs propositions relative à la réforme souhaitée. Mais les débats achoppent sur la démarche. Certains partis de l’opposition pensent qu’il faut un large débat nationale sur la question, alors que le gouvernement voudrait limiter les choses à la recomposition de la CEI.

« Le gouvernement nous a demandé de faire chacun nos propositions et de les lui envoyer. Mais nous avons répondu que ce soit un large débat national avec toutes les forces vives de la nation pour que les discussions soient profondes et répondent aux aspirations de toute la nation », souligneHenri Niava, selon un reportage de nos confrères de VOA.

« Au-delà la CEI, c’est tout le processus électoral qui doit être reformé, c’est-à-dire la liste électorale, le code électorale, le découpage électoral, la composition de la CEI et surtout l’articulation administrative, politique et juridique des CEI locales », confie Christophe Kouamé, président de CIVIS-CI.

Ce manque d’entente sur les objectifs des discussions risquerait de compromettre l’issue des échanges.

En 2010, c’est la conduite des opérations de l’élection présidentielle qui a conduit à la grave crise politique que la Côte d’Ivoire a connue et qui a conduit à l’arrestation et le jugement à la CPI de l’ancien président Laurent Gbagbo.

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A propos Joséphine Bawa 55 Articles
Responsable Desk politique et Afrique Joséphine Bawa capitalise 17 ans d'expérience en matière de communication et journalisme. Diplômée de Wit University (Johannesbrg, South Africa) elle a collaboré avec diverses agences de presse internationales dont AP, Reuters. Josephine dirige le desk politique de la Rédaction du journal Le Temps. Joséphine est également consultante auprès de plusieurs cabinets en Afrique et en Amérique du Nord.

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