Après les rodomontades qui ont précédé les législatives du 20 décembre 2018, pour lesquelles la C14 avait juré qu’elles n’auraient pas lieu, tous les démocrates togolais ont la gueule de bois et la salive amère comme de la quinine.
Malheureusement, à l’heure de faire le bilan de l’échec annoncé et prévisible, afin de mieux s’armer pour repartir au front après la bataille perdue, nous assistons à un spectacle lamentable. Des dénigrements, des vexations, des mensonges, des atteintes à l’honneur tous azimuts en lieu et place du débat
d’idées. Veut-on nous signifier que la lutte est finie ? Si non, a-t-on déjà à disposition les troupes coalisées pour abattre la dictature monarchique ? Quelle est la stratégie ? Diviser ou rassembler ?
J’ai déjà eu à souligner, à plusieurs reprises, la difficulté de la mobilisation après des défaites. La tentative foireuse de la manifestation de la C14 de février 2019 en est la parfaite illustration. Pourquoi vouloir enfoncer des clous dans le cercueil comme le ferait l’ennemi ? Pourquoi avoir travaillé avec des gens qualifiés de traîtres, de corrompus et dont on a compté les billets de banque reçus en petites ou en grandes coupures, selon les uns et les autres ? Pourquoi ne les avoir pas dénoncés au moment de leurs forfaits ? Ne pas l’avoir fait est de la complicité ! Les corrompus sont-ils si bêtes pour compter leur péculat devant leurs camarades de lutte ou, pire, devant des journalistes et des militants ? On aura donc tout vu au Togo !
Je ne cherche à protéger aucun politicien. Ce n’est pas mon genre. Mais la question que nous posent les militants démocrates qui veulent le changement est légitime : avec qui aller à la bataille après l’autodestruction ?
Comme des magiciens, on nous sort des noms de candidats des chapeaux, alors qu’aucun d’eux ne s’est prononcé sur une candidature à la présidentielle de 2020 ! Alors à quoi rime cette guerre pichrocoline ? C’est Don Quichotte qui lutte contre des moulins à vent confondus avec des ennemis.
Aucun politicien de l’opposition ne nous a exposé un programme et un plan de bataille pour déloger l’ennemi. C’est ce sur quoi nous devons réfléchir. Vaincre l’ennemi ! Mais les Togolais assistent à un triste spectacle qui consiste à placer la charrue avant les boeufs.
C’est la tâche à exécuter qui permettra de définir un profil de candidat idéal en fonction de beaucoup de facteurs. Ne nous trompons pas d’adversaires. Certains personnages indignes n’en sont même pas et ne méritent pas que l’on perde du temps à gaspiller encre et salive.
Gare à la stratégie de la diversion ! Certains politiciens de l’opposition peu scrupuleux, ont, sans doute, intérêt à détourner notre attention des vrais problèmes tout comme la dictature.
Ne nous laissons pas divertir quand le voleur et l’assassin sont dans la maison.
Ayayi Togoata APEDO-AMAH
(Universitaire, écrivain)
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