Au cours d’une Conférence de presse tenue hier par les principaux responsables de l’opposition togolaise, ces derniers ont balayé d’un revers de main l’offre faite par le gouvernement de procéder à la révision de la Constitution. Ils ont en outre lancé un appel à leurs militants pour se rendre devant le Palais des Congrès de Lomé (siège de l’Assemblée nationale) à partir de ce matin pour continuer à réclamer le changement politique.
Pour Jean Pierre Fabre, Chef de file de l’opposition et leader de l’ANC « aujourd’hui, nous exigeons le départ de Faure Gnassingbé« . C’est là une surenchère notable dans la position de la coalition de l’opposition dont la demande depuis le 6 septembre concernait le retour à la Constitution de 1992 et le vote de la diaspora. Ce faisant, cette opposition se met en phase avec une exigence apparue parmi la grande foule de manifestants la semaine dernière. Cette revendication originelle n’a pour autant pas entièrement disparu. « Chaque parti à sa position mais on se rejoint sur celle qui parle du retour à la constitution de 1992« , a déclaré Jean-Pierre Fabre. Les adversaires du régime UNIR ont par ailleurs indiqué que les articles évoqués par le gouvernement ne prennent pas en compte tous les points de revendications de l’opposition.
En dépit des divergences alléguées entre les dirigeants de cette opposition, ils ont fait tous bloc derrière cette nouvelle position, affichant une union sacrée pour faire aboutir la nouvelle revendication.
Session parlementaire ou pas?
Il y a un certain cafouillage dans la convocation des députés pour la session extraordinaire du parlement, demandée par le gouvernement. Alors qu’un report a été annoncé au cours du week-end, une annonce faite hier convoquait les présidents de commissions pour une séance le mercredi à 9h. Des incertitudes qui n’ont pas empêché l’opposition à convoquer ses partisans à manifesté devant le pouvoir législatif.
La réaction du gouvernement ne s’est pas faite attendre. Les autorités ont vite fait de qualifier d’illégale la manifestation projetée par l’opposition. C’est le trublion de ministre de la fonction publique Gilbert Bawara (improvisé porte-parole du gouvernement) qui a encore dégainé, au cours d’un entretien accordé ce lundi soir à RFI en affirmant que « le Togo est un Etat de droit. Les libertés de réunions et de manifestation publique pacifiques sont encadrées par la loi« . Un légalisme battu en brèche par Brigitte Adjamagbo-Johnson de la CDPA qui a précisé que les citoyens sont libres d’aller à l’assemblée pour suivre les débats, sans autorisation.
Cette tension verbale va se transférer ce matin dans les abords de l’Assemblée nationale, où il faut redouter des violences. Le siège du parlement togolais est situé au cœur du quartier administratif à Lomé et jouxte le marché central d’Adawlato.
La pression augmente sur le pouvoir de Faure Gnassingbé, dans son troisième mandat présidentiel (12 ans) après que son père feu le général Eyadema ait passé 38 ans à la tête du Togo.
Josephine Wawa
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