Le chef traditionnel d’Agome-Yoh, Togbui Tsally Kokou Senyo est décédé le 13 avril dernier, il était l’une des figures de l’indépendance du Togo.
Une page d’histoire se tourne. Togbui Tsally, chef traditionnel d’Agome-Yoh, l’un des villages de Kpalimé (préfecture de Kloto) est décédé le 13 avril dernier.
Avec lui se tourne une page de l’histoire du Togo, celle des années de lutte pour l’indépendance et des années de compromission de l’élite avec la pittoresque dictature d’Eyadema. Son long règne sur le trône d’Agome-Yoh et le canton d’Agome lui a permis d’accompagner et de s’impliquer dans tous les combats, bons ou mauvais, de l’histoire récente du Togo. Il est représentatif de la corruption de la chefferie traditionnelle par le pouvoir politique et de son déclin dans l’opinion.
Indépendantiste et liseur de motion
Militant actif du CUT (Comité de l’Unité Togolaise), il était de ce qui avait fait de Kpalimé et du Kloto, le bastion du nationalisme togolais. C’est d’ailleurs dans cette ville Ewé que fut créée le CUT, le parti de l’indépendance. Pour rappel, c’est Kpalimé également que partit une petite expédition armée conduite par le Commandant de cercle Antoine Bodjona (père de Pascal, ancien ministre) pour combattre la soldatesque qui vient d’assassiner Sylvanus Olympio, le père de l’indépendance du Togo.
Mais la fibre indépendantiste de Tsally déclina rapidement, tout comme celle des anciens compagnons de Sylvanus Olympio et du CUT. Il ne tarda pas longtemps à s’allier au régime Eyadema. Kpalimé fut d’ailleurs la ville où fut porté le RPT sur les fonts baptismaux le 30 août 1969. Naquit alors une grande complicité entre Tsally et Eyadema, le chef de la ville de Kpalimé fut l’un des plus fervents soutiens du régime dans le milieu de la chefferie traditionnelle. L’histoire retiendra qu’il fut aussi l’un des plus grands liseurs de motion pendant la période du parti unique RPT, un marqueur de cette époque.
Il était le président de l’Union des chefs traditionnels du Kloto.
Kpalimé est une ville des Agome qui sont composés de: Agomé Kpalimé, Agomé Kousountou, Agomé Kpodzi (les trois formant la commune de Kpalimé), Agomé Yoh et Agomé Tomégbé.
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