Le gouvernement de Joseph Kabila va fermer les réseaux sociaux ce 19 décembre, jour d’échéance de son mandat pour étouffer les manifestations populaires.
L’ARPTC ordonne la fermeture des réseaux sociaux
Black-out numérique en République démocratique du Congo (RDC) ce 19 décembre 2016. C’est le jour fatidique où le mandat de l’actuel président Joseph Kabila arrive à expiration.
Dans un courrier adressé aux services de télécommunications, M. Oscar Manikunda Musata, le Président de l’Autorité de Régulation de la Poste et des Télécommunications du Congo (ARPTC), ordonne de couper l’accès à tous les réseaux sociaux, à défaut de couper purement et simplent Internet.
Par la présente, nous vous demandons de bien vouloir instruire vos services techniques compétents, afin de procéder au blocage mommentané de tous les échanges d’images, des vidéos et de la voi via réseaux. De façon exhaustive, il s’agit de Facebook, Whatsapp, Instagram, Twitter, Google+, Baidu Tieba, Skype, Viber, Pinterest,Linkedin, Myspace, Youtube, Vidéo, Buzznet, Flickr, Meetup, Snapfish, Imo.
Cette instruction devra entrer en application à dater du 18 décembre 2016 à partir de 23H59.
Dans la mesure où le blocage partiel des services sus cités ne sera pas possible, il vous est demandé dès lors de bloquer tout accès auxdits réseaux sociaux », écrit Oscar Manikunda Musata dans un courrier numérique intercepté par le Tempstg.com
Accord rejeté par l’opposition majoritaire
Ce 19 décembre, le mandat du président congolais arrive à expiration. Au pouvoir depuis 2001 suite à l’assassinat de son père Laurent-Désiré, Joseph Kabila a été élu en 2006 puis reconduit en 2011 aux termes d’élections très controversées. Il ne peut plus se représenter.
Mais l’opposition le soupçonne de vouloir rester au pouvoir ad vitam aeternam. Le gouvernement de M. Joseph Kabila n’a pas pu organiser la présidentielle devant assurer l’alternance au pouvoir ainsi que plusieurs scrutins devant se tenir depuis plusieurs mois : les élections locales, législatives et sénatoriales.
A l’instigation de l’Union Africaine, une médiation entre pouvoir et opposition conduite par l’ex Premier ministre Togolais Edem Kodjo a débouché, en octobre dernier, sur un accord dont les termes permettent au président de rester au pouvoir jusqu’à avril 2018.
Alors, ,dans ce délai, un gouvernement d’union nationale dirigé par un Premier ministre issu de l’opposition pourra organiser les principaux scrutins à l’ordre du jour.
Le problème: le Rassemblement de l’opposition, largement majoritaire, et la Conférence épiscopale de l’Eglise catholique (CENCO), puissante organisation de la société civile, n’ont pas participé au dialogue intercongolais.
Les deux grandes organisations rejettent lesdits accords obtenus sous l’égide du facilitateur togolais récusé.
De même, l’Union Européenne, la France, et les Etats-Unis ont également désapprouvé le contenu dudit accord et exigent le départ du Président Kabila après le 19 décembre.
Instabilité chronique
Le Rassemblement conduit par l’opposant historique Etienne Tsisekedi appelle les populations à bouter hors du pouvoir le fils de Joseph Kabila dès ce 19 décembre.
Ils demandent le départ de Joseph Kabila et l’installation d’un gouvernement provisoire dirigé par le président du Sénat, Kengo Wa Dondo. Une proposition refusée par la partie présidentielle.
La RDC est entré en instabilité politique chronique depuis les débuts du processus démocratique en 1991, suite à la Chute du Mur de Berlin, à la Conférence de la Baule et une rebellion armée pour chasser le dictateur Joseph Mobutu.
Dès lors, entre guerres civiles et guerres de libérations, réprésailles génocidaires, le pays ne cesse de compter des millions de morts, conséquence d’une gestion de pouvoir chaotique et de la convoitise qu’exerce sous-sol considéré comme un scandale géologique.
Crainte d’un regain des violences
Joseph Kabila est le symbole d’une camarilla de dirigeants venus à la tête de leurs Etats par une succession de type monarchique dans une République.
Président notoirement incompétent, il est décidé à faire entrer son pays dans la violence politique absurde qu’il subit depuis près de deux décennies.
Les derniers événements il y a quelques semaines ont fait au moins 37 morts dans les rangs de l’opposition, selon Human Right Watch, poussant un peu plus le pays dans l’impasse.
La décision de fermer les réseaux sociaux, surtout d’éviter la diffusion des images, suscite quelques inquiétudes dans les milieux proches de l’opposition.
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