Débuté le 10 octobre dernier, le Colloque international du CAP 2015 sur la « Problématique de l’Alternance politique en Afrique » a pris fin le lendemain. Beaucoup de débats et d’échanges ont eu lieu sur ce premier colloque. Cependant le rendez-vous a pâti quelque peu de l’absence de deux participants étrangers, Francis Kpantindé et Robert Bourgi. Ces derniers ont été incités à la vindicte populaire sur les réseaux sociaux togolais forçant Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition et instigateur du colloque, à faire une mise au point. Quand l’absence devient plus bruyante que la présence…
Le colloque sur la problématique de l’Alternance politique en Afrique organisé par le CAP 2015 avait quelque peu perdu de son caractère international avec l’absence de deux invités étrangers de marque, le Béninois Francis Kpantindé et le Français Albert Bourgi. Comme souvent dans ces cas, l’absence des absents est plus assourdissante que la présence du non moins prestigieux Michel Galy, politologue et sociologue, est chercheur au Centre d’étude sur les Conflits (Paris), professeur de géopolitique à l’Ileri (Institut des relations internationales) de Paris et rédacteur en chef associé de la revue « Cultures et Conflits ».
Absence assourdissante
Absence criarde qui a déchaîné de vives réactions sur les réseaux sociaux. Des internautes se sont livrés à un véritable lynchage des absents taxés d’avoir été corrompus par le pouvoir de Lomé et ainsi renoncé au voyage de Lomé. Le colloque se tenant presque au même moment que le controversé Sommet sur la sécurité maritime organisé par le pouvoir, certains internautes ont vite fait de soupçonner le pouvoi d’avoir ourdi à l’échec de la manifestation de l’opposition.
Face aux anathèmes jetés sur les deux absents, l’ANC a dû faire une mise au point pour dénoncer le lynchage sur les réseaux sociaux, qui déssert la communication du CAP 2015.
Dans sa mise au point, Jean-Pierre Fabre se démarque totalement de cette « campagne de dénigrement inqualifiable », jugée « inacceptable ».
« Je voudrais, au nom de l’ANC et de CAP 2015, et en mon nom personnel, condamner avec la plus grande fermeté, cette campagne abjecte qui ne saurait être le fait ni de nos militants ni de nos sympathisants », déclare Jean-Pierre Fabre, qui accuse un complot ourdi par des ennemis non cités.
Je ne suis pas dupe. Les esprits malins, qui croient m’opposer à Messieurs BOURGI et KPATINDE, en prétendant défendre CAP 2015, ne sont manifestement pas de notre bord. Ce sont les mêmes qui tentent de me salir quotidiennement en inventant des mensonges plus ridicules les uns que les autres, sur les réseaux sociaux, notoirement connus pour être la tribune des personnes dont le courage n’a d’égal que leur action dans l’anonymat. Les auteurs de ces agressions sont missionnés par nos adversaires, pour diffamer nos amis dont ils redoutent la fidélité aux idéaux de la démocratie et de l’Etat de droit.”, affirme le Président de l’ANC, chef de file de l’opposition togolaise qui renouvelle sa totale confiance à « ses amis personnels » et loue leur engagement « aux côtés des peuples africains en lutte contre la dictature.
Petit colloque ?
Messieurs Bourgi et Kpatinde auraient eu des empêchements de dernière minute selon les dirigeants du CAP 2015. Mais si l’on peut douter de leur renoncement à cause des pressions ou intimidations de la part du pouvoir, la qualité de la table de conférence peut être aussi une raison valable aux capitulations de dernière minute. Le colloque de l’opposition n’est pas si international que les dirigeants du CAP 2015 voudraient le faire passer. On allait à une réunion capitale avec deux pelés et trois tondus, ce qui réduirait la conférence en dépit de la profondeur de la thématique, à une réunion togolo-togolaise. Plusieurs pays en Afrique sont aussi concernés par la problématique de l’alternance démocratique. Le Gabon et le Togo, les deux pays aux successions dynastiques, et d’autres pays francophones et anglophones. Or, le colloque du CAP 2015 n’allait pas plus loin que le petit bout de la lorgnette, le colloque tel qu’il s’est déroulé était plutôt une affaire togolo-togolaise, les Gabonais ne sont même pas invités. A ce point de vue, les deux participants se sont peut-être débinés au dernier moment à cause du peu d’intérêt d’une réunion qui partait en eau de boudin.
Il se peut que l’insuffisance de moyens financiers aient été à l’origine de la petitesse du colloque. Ou peut-être du déficit de la qualité de la réflexion au CAP 2015.
Résumé des interventions
Les participants à ce colloque ont suivi six exposés présentés au cours de trois panels de discussions par des éminents conférenciers à savoir:
Les commission électorales indépendantes: mythe ou réalité? présenté par le Professeur Ata Messan Ajavon,Avocat à la Cour, Enseignant à la Faculté de Droit de l’Université de Lomé.
Les Cours Constitutionnelles dans les processus électoraux en Afrique: garantie ou illusions démocrtique? exposé par le Professeur Komi Wolou,Doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Lomé.
Les peuples,complices ou victimes des dictatures en Afrique? par le Professeur Adovi Michel GOEH AKUE,Professeur d’Histoire à l’Université de Lomé,auteuret co-auteur de plusieurs ouvrages.
L’égalité des moyens dans les compétitions électorales en Afrique(Note introductive par M.Michel GALY,Politologue,Journaliste indépendant).
Succession dynastiques et exigences démocratiques en Afrique,exposé par M.Michel GALY,Politologue,Journaliste indépendant et enfin le sixième exposé sur la Communauté internationale et l’alternance politique en Afrique par M.Richard Comla ABOKI,Sociologue,Economiste,Enseignant à l’Université de Lomé,Consultant en Politique de développenment en Afrique.
Le CAP 2015 se setrait inspiré d’un colloque organisé par Zéphyrin Diabré, le chef de l’opposition burkinabé au temps de Blaise Compaoré. Le colloque dont le thème était le rôle des armées en Afrique avait rassemblé des experts et intellectuels en Afrique et de l’étranger, et sa grandeur avait érigé Zéphyrin Diabré comme un opposant crédible au Burkina Faso.
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