Un militaire pour un autre militaire à Mango

Le chef d’escadron de la gendarmerie Ouadja Manti remplace le colonel Awaté Hodabalo à la tête de la préfecture de l’Oti. Décision longtemps attendue par les populations impatientes de se débarrasser d’un préfet aux allures trop autoritaire. Ce qui est plutôt inattendu c’est le remplacement d’un militaire par un autre militaire.

Ces quelques préfectures ont à leur tête aussi des préfets issus du corps militaire. Il s’agit de Kpendjal (cdt Youa Yacoubou), Bassar (Lt Col Jean Bonfo Faré), Dankpen (Lt Col Manganawé), Kozah (Lt Col Bakali Badibawou), Moyen-Mono (Cdt Djato). Il fallait de peu pour la préfecture de l’Est-Mono ou des Lacs mais il y est installé une garnison militaire. Toutes ont la presque similitude de disposer des zones frontalières avec l’extérieur mais la préfecture de l’Oti a la particularité de s’étendre de l’Est à l’Ouest en s’offrant la frontière ghanéenne à l’ouest et celle béninoise à l’Est.
Depuis de longues années ces préfectures ont été militarisées et administrées par des officiers de l’armée togolaise, une option comprise quand feu le Général était encore à la tête du pays.

La préfecture de l'Oti s'étend de l'Est à l'Ouest
La préfecture de l’Oti s’étend de l’Est à l’Ouest

Toutes ont la particularité d’être des zones volontairement sinistrées, enclavées, délaissées et qui échapperaient à l’administration centrale. Le pouvoir y a mis des commis irréductibles pour créer la peur et instaurer la délation. Il y règne le pouvoir sans partage avec ces commis.

Awaté Hodabalo par exemple se baladait dans cette dynamique de tout-puissant sur le fleuve Oti, omniprésent qui connaîtrait tout et qui se devait de tout régler au summum des agissements inconvenants, confus amalgamés dans des assiettes judiciaires, administratives, traditionnelles, religieuses, familiales.

Tout se faisait au désir du prince des lieux. Tout allait bien jusqu’à l’éclaboussement de l’histoire du bouillant député Targone originaire de Guérin Kouka, contraint à supporter les agissements du colonel Manganawé, préfet redouté et contesté dans sa localité. Les évènements de Mango font découvrir les affres d’un autre militaire sur les berges du fleuve oti. Ses pratiques contestées ont fini par écourter les prérogatives liées à ses fonctions. Le régime vient de capituler pour une fois devant la défiance populaire.


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A propos Emilie ORONG 960 Articles
Emilie Orong est une passionnée de l'écriture. Elle a rejoint L'Equipe Le Temps en 2015. Couvre l'actualité nationale en tous genre et a un regard pointu sur l'actualité africaine.

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