CEDEAO: Le Togo et la Gambie contre la limitation du mandat présidentiel

Les leaders de la CEDEAO face aux caprices de la Gambie et du Togo

Le Togo et la Gambie, deux des plus petits pays membres de la Communauté Économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont ouvertement prononcés hier contre la limitation du mandat présidentiel au niveau sous-régional. Les discussions se sont déroulées lors du sommet des chefs d’État de la CEDEAO tenu à Accra la capitale du Ghana. A cause de l’attitude de ces deux dirigeants, l’organisation n’a pu adopté la proposition qui aurait pu devenir une directive pour les pays membres.

Selon la Ministre ghanéenne des affaires étrangères s’adressant à la presse:  « La proposition était mise à l’ordre du jour afin que les chefs d’Etat et de gouvernements décident et à la fin des délibérations d’aujourd’hui, elle n’a pas été adoptée. » D’après Mme Hannah Tetteh,  « Ce point de vue dissident (du Togo et la Gambie) est devenu le point de vue de la majorité à la fin de la journée». Le traité de la CEDEAO stipule en effet que de telles décision soient prises à l’unanimité des Etats.

Au Togo et en Gambie, il n’y a pas de limite du mandant présidentiel. Faure Gnassingbé du Togo est au pouvoir depuis 2005 et vient d’entamer son troisième mandat. Quant à Yaya Jammeh, il est au terme de son quatrième mandat en Gambie. Les Présidents Gnassingbé et Jammeh en adoptant cette position démontrent aux yeux du monde leur volonté de durer à la tête de leur pays.

La proposition de limite du mandat a été soutenue par le Représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest M. Mohammed Ibn Chambas. Si elle était adoptée, cette décision aurait été permis une évolution politique notable en Afrique de l’Ouest, l’une des régions les plus intégrées en Afrique, sur le plan économique et de la libre circulation des biens et des personnes. Cependant il existe de grandes disparités entre ces pays en matière de gouvernance démocratique.

En octobre 2014, Blaise Compaoré du Burkina Faso a été forcé de quitter le pouvoir lorsqu’il a tenté de réviser la constitution pour prolonger son mandat. Au Burundi, pays d’Afrique de l’est, la volonté du président Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat a suscité des troubles dans le pays, exposant cette nation à une  nouvelle instabilité.

L’attitude des présidents du Togo et de la Gambie devrait constituer un message aux populations de ces deux pays, parmi les plus arriérés sur le continent en matière de réforme politique et démocratiques.

Jospéhine Bawa


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