Face à la grogne sociale, la Ligue togolaise des droits de l’homme demande la démission du Premier ministre Ahoomey-Zunu

Dans une déclaration rendue publique ce 5 mars, la Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) impute la responsabilité de la crise sociale que traverse le pays depuis plusieurs semaines au Premier ministre Arthème Selagondji Ahoomey-Zunu.

L’Administration togolaise, les services de santé et les écoles publiques sur toute l’étendue du territoire, sont perturbées par une série de grève lancée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT).

La LTDH impute toute la responsabilité de cette situation délétère au gouvernement qui d’abord a, à travers la voix de son Chef, le Premier Ministre AHOUMEY-ZUNU, adopté une attitude de mépris et d’arrogance à l’égard des travailleurs, ensuite sorti un communiqué, relayé par ses Ministres, pour menacer de licenciement les travailleurs qui observeraient le mouvement de grève, indique la déclaration de la LTDH.

Le Premier ministre durant une rencontre avec les leaders de la STT avait affirmé que les dirigeants du pays n’iraient jamais se soigner dans les hôpitaux du pays.

La Synergie des travailleurs du Togo en assemblée générale au Centre communautaire de Tokoin (Images d'archives)
La Synergie des travailleurs du Togo en assemblée générale au Centre communautaire de Tokoin (Images d’archives)

La Ligue accuse le chef de Gouvernement de ne pas respecter les principes de bonne gouvernance économique en finançant les élections sur fonds propres en dépit des propositions de financement de la communauté internationale.

Le Gouvernement vient en outre d’allouer  par décret un fonds de  600 millions CFA  à distribuer aux candidats à la présidentielle du 15 avril 2015.  Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) et le Parti des Togolais, ont vivement dénoncé cette allocation qui non seulement n’a pas de ligne budgétaire dans la loi de finance 2015 mais n’a pas été soumise au vote à l’Assemblée nationale.

Au cours d’une émission-débat sur la chaîne de télévision privée TV7, Docteur James Amaglo, du CAR et  le juriste Parfait Djafalo, du Parti des Togolais, ont tous dénoncé cette allocation comme un appât désespéré pour attirer les candidats hésitants à participer à un scrutin présidentiel annoncé comme le plus frauduleux de tous les temps.

La LTDH dénonce cette attitude du gouvernement qui a opté de financer les élections sur fonds propres, après avoir refusé de faire les réformes démocratiques exigées par le peuple, et maintenant incapable de faire face aux contraintes sociales les plus impérieuses, selon le communiqué.

En conséquence, la LTDH demande la démission du Premier ministre, en sa double qualité de Premier Ministre, Chef du gouvernement et Ministre de la Santé, ainsi que des Ministres des Enseignements Primaires et Secondaires et de la Fonction Publique.

La grève s’achève demain avec un sit-in des fonctionnaires dans les tous leurs lieux de travail. Mais elle pourrait être relancée demain si aucun accord n’est trouvé entre le gouvernement et la STT.

L’aggravation de la crise sociale en plus du refus du parti au pouvoir de faire les réformes constitutionnelles et institutionnelles, n’est pas de nature à assurer la stabilité du pays à quelques semaines du scrutin présidentiel du 15 avril.

 


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

A propos Komi Dovlovi 1148 Articles
Journaliste chroniqueur, Komi Dovlovi collabore au journal Le Temps depuis sa création en 1999. Il s'occupe de politique et d'actualité africaine. Son travail est axé sur la recherche et l'analyse, en conjonction avec les grands  développements au Togo et sur le continent.

Laisser un commentaire