Des soldats gambiens ont attaqué tôt ce matin le palais présidentiel à Banjul et ont été repoussés, en l’absence du président de Gambie, Yahya Jammeh, en visite privée à l’étranger, selon une source diplomatique consultée par l’AFP et auprès d’habitants.
À Banjul, des militaires et des policiers ont été déployés dans les rues, vidées des habitants. Des patrouilles militaires invitaient les populations au calme et à rester chez elles. La radio nationale a été coupée pendant quelques heures mais émettait de nouveau mardi peu avant 11H00 locales (et GMT), diffusant ses programmes habituels.
« La police et l’armée contrôlent (actuellement) entièrement la situation « , a assuré à l’AFP un officier de l’armée, sans plus de détails. Le bilan de ces violences reste pour le moment inconnu, mais des membres au sein de la diaspora gambienne dans la région faisaient état de morts et blessés.
« Des membres des forces armées gambiennes ont été impliqués dans d’importants échanges de tirs aux alentours de 03H00 « , a indiqué une source militaire, sans préciser leur nombre ou les unités concernées. Selon cette source, les assaillants voulaient renverser le régime de Yahya Jammeh.
La garde présidentielle impliquée ?
Un diplomate gambien habituellement en poste dans un pays africain et qui était mardi à Banjul, a confirmé l’attaque. « Le palais présidentiel a été attaqué très tôt ce matin, aux environs de 3H00, par des individus armés dont certains sont de la garde présidentielle même. Mais au moment où je vous parle, la situation est sous contrôle. D’ailleurs, je suis en route pour mon poste « , a dit ce diplomate.
« Selon nos informations, il y a une tentative de coup d’État cette nuit, à laquelle auraient pris part des éléments de la garde présidentielle « , a également expliqué une source occidentale dans la région. « La tentative de putsch aurait été mise en échec, les militaires favorables au président auraient pris le dessus « , a-t-elle indiqué, affirmant suivre de près l’évolution de la situation.
Ces évènements se sont déroulés en l’absence du pays du président Jammeh qui, selon une source officielle gambienne, effectue depuis le week-end dernier une visite privée à Qatar, d’une durée non indiquée. D’après d’autres sources non gambiennes, le chef de l’État serait en visite privée en France.
Yayha Jammeh est lui-même arrivé au pouvoir le 22 juillet 1994 après un coup d’État contre Dawda Jawara, qui dirigeait la Gambie depuis son indépendance. Élu pour la première fois en 1996, lors d’un scrutin contesté, il a subi depuis plusieurs tentatives de renversement et reste sous le feu de la critique au niveau international en raison des restrictions imposées à la liberté d’expression et des violations des droits de l’homme.
(Avec AFP)
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