A mesure que l’épidémie d’Ebola se propage en Afrique de l’Ouest et au-delà, des experts s’interrogent sur les facteurs qui ont rendu possible que le virus qui a apparu en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) il y a 38 ans pénètre en Afrique de l’Ouest et connaisse une propagation telle que l’histoire n’en a jamais vu. Comme d’habitude, c’est du côté des Etats-Unis d’Amérique que des tentatives de réponses sont recherchées. Nos confrères de NPR ont interrogé deux spécialistes de la question.[amazon template=banner easy]
Tout commença au Zaïre
L’écologiste Peter Walsh de l’Université de Cambridge nous invite à remonter dans l’histoire du Zaïre. En 1976, le jeune médecin zaïrois Ngoy Mushola se rend dans un petit village, sur les rives du fleuve Ebola, où sévissait une maladie étrange et inconnue jusque-là. Des gens mouraient subitement, après avoir montré des signes de fièvre, de vomissement et de maux de ventre. Certains avaient des hémorragies internes.
Des scientifiques ont découvert plus tard qu’un virus était la cause de la maladie. Ils l’ont nommé Ebola Zaïre. Environ 300 personnes en étaient mortes. Puis, environ un an plus tard, Ebola disparut ! Sans que rien de spécial n’ait été fait en termes de traitement.
Ce n’est qu’en 1994 qu’on entendra encore parler du virus, dans la forêt équatoriale de l’Afrique centrale. « Le virus s’en va et revient », déclare Walsh. « Cette année, on le voit ici, l’année prochaine, c’est à 30 kilomètres plus loin ».
L’éruption ouest-africaine
C’était en décembre dernier que cela arriva. Le virus a réussi à traverser le continent, presque 2500 kilomètres, des forêts congolaises à celles de la Guinée. Il a été vite démontré que les décès constatés en Guinée et les symptômes des malades étaient causé par le même virus : Ebola. Mais comment le voyage eut lieu ?
Le spécialiste Peter Daszak avoue que les scientifiques ne savent pas encore avec certitude comment s’est effectuée la migration. Des scientifiques ont découverts des anticorps d’Ebola dans le corps des chauves-souris. Ils ont constaté que le virus se développe dans cet animal sans le tuer. Ils sont arrivés à la conclusion que les chauves-souris sont des vecteurs de la propagation de la maladie à virus Ebola.
Les chauves-souris voyagent beaucoup, parfois sur des centaines voire des milliers de kilomètres. « Les chauves-souris n’ont pas besoin de passeport pour voyager », révèle Daszak à la célèbre National Public Radio américaine (NPR). « Des milliers de chauves-souris migrent à travers les pays…Elles forment des vagues et transportent le virus avec elles. »
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Toute l’Afrique de l’ouest sera-t-elle touchée ?
Mais de là à croire que des colonies de chauves-souris sillonnent les pays ouest-africain, en train de distribuer le virus Ebola… « Ces animaux se multiplie beaucoup et forment des populations importantes. Le virus peut se développer partout où il y a la vie sauvage », avertit Daszak. Alors si l’Ebola peut apparaitre en Guinée, il peut aisément émerger ailleurs dans la région ouest-africaine avec ses 150 millions d’habitants.
Un mystère demeure dans les mécanismes de propagation du virus Ebola que les scientifiques n’ont visiblement pas fini de percer. Pour l’instant, ce dont on est certain, c’est la contamination de personne infectée à personne bien portante. Une contagion qui a permis au virus de passer u Liberia au Nigeria, du Liberia aux Etats-Unis et du Liberia à l’Espagne. On ne sait avec certitude comment le virus est passé de la Guinée vers le Liberia et la Sierra Leone par contre. Et les alertes, vraies ou fausses qu’on signale çà et là dans les autres pays ne font qu’en ajouter la psychose générale causée par le virus Ebola en Afrique de l’Ouest.
K. Agboglati
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