Le Kenya ne veut plus de voyageurs des pays touchés par Ebola

Une affiche de sensibilisation sur Ebola à Monrovia, Liberia (photo AFP)

Le Kenya a annoncé samedi l’interdiction d’entrer sur son territoire, à compter de mercredi, aux voyageurs venant de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone, principaux foyers de l’épidémie d’Ebola qui a déjà fait près de 1200 morts en Afrique de l’Ouest.

Une affiche de sensibilisation sur Ebola à Monrovia, Liberia (photo AFP)
Une affiche de sensibilisation sur Ebola à Monrovia, Liberia (photo AFP)

La compagnie nationale Kenya Airways – qui n’effectue pas de liaison avec Conakry – a dans la foulée annoncé la suspension de ses vols à destination de Freetown et de Monrovia, à compter de mercredi également.

En Espagne, une personne qui pourrait avoir contracté le virus a été placée en isolement dans un hôpital spécialisé à Alicante (ouest), ont rapporté samedi soir les autorités sanitaires.

«Le patient est hospitalisé à l’hôpital Saint-Jean» à Alicante, «dans un état clinique stable, dans une zone isolée», selon le communiqué. Il s’agirait du premier cas possible d’Ebola en Espagne après la mort du missionnaire espagnol rapatrié à Madrid le 7 août.

De son côté le ministre de la Santé du Nigeria, Onyebuchi Chukwu, a affirmé à des journalistes samedi soir que 12 personnes avaient été testées positives au virus, dont quatre personnes mortes des suites de cette fièvre hémorragique, tandis que 189 autres malades étaient sous surveillance à Lagos et six dans la ville de Enugu dans le sud-est du pays.

«Les malades en traitement ont été transférés dans une nouvelle unité d’isolation d’une capacité de 40 lits fournis par le gouvernement de l’État de Lagos», a-t-il précisé.

Selon lui, cinq des patients ont pratiquement été guéris. Toutefois le médicament expérimental que le Nigeria espérait pouvoir utiliser n’a pas eu l’agrément du Comité d’éthique de la Santé publique du pays.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, a aussi dit avoir formé 800 volontaires chargés d’aider à lutter contre cette épidémie de fièvre hémorragique, «largement sous-évaluée» selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ils vont se déployer dans 57 districts, a indiqué samedi un porte-parole du gouverneur de l’État de Lagos Babatunde Fashola.

Ils ont été formés pour rechercher les personnes ayant été en contact avec les malades, pour la sensibilisation de la population et le traitement de la maladie, a-t-il précisé.

Aucun cas d’Ebola n’a pour l’instant été recensé au Kenya, où quatre cas suspects se sont révélés négatifs, selon le ministère de la Santé.

Tous les points d’entrée du pays

Mais «dans un souci de santé publique», le gouvernement a «décidé de suspendre temporairement l’entrée au Kenya de passagers venant de ou étant passés par les trois pays africains touchés par Ebola, à savoir la Sierra Leone, la Guinée et le Liberia», a déclaré le ministre kényan de la Santé, James Macharia.

La mesure entrera en vigueur mercredi à 00h00 (mardi 17h00 heure du Québec) et concernera tous les points d’entrée du pays, a-t-il précisé.

Cette décision ne concerne pas les professionnels de santé impliqués dans la lutte contre l’épidémie ni les Kényans revenant dans leur pays depuis ces trois pays, a précisé le ministre. Mais ils feront l’objet «d’un contrôle approfondi (…) et seront si nécessaire placés en quarantaine».

La suspension des vols commerciaux vers le Liberia et la Sierra Leone «est basée sur l’évaluation du risque par le ministère kényan de la Santé», a expliqué Kenya Airways dans un communiqué. Elle sera «effective mercredi 19 août à minuit (mardi 17h00 heure du Québec)», a précisé la compagnie.

Les vols à destination du Nigeria et du Ghana continueront d’être assurés, poursuit Kenya Airways qui précise néanmoins se réserver le droit d’annuler ses vols vers une quelconque autre destination, «si la situation l’exigeait».

Le Kenya avait indiqué fin juillet être en alerte pour éviter une propagation d’Ebola. Il avait précisé que le Service de santé portuaire, également compétent dans les aéroports, était sur le qui-vive et que la surveillance était accrue aux postes-frontière.

L’aéroport international Jomo Kenyatta de Nairobi accueille environ 19 000 passagers par jour venus ou se rendant dans une cinquantaine de pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie et du Moyen-Orient.

En cinq mois, l’épidémie de fièvre hémorragique Ebola qui s’est déclarée en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis la découverte de la maladie en 1976, a fait 1145 morts, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 13 août: 380 en Guinée, 413 au Liberia, 348 en Sierra Leone et quatre au Nigeria.

Six personnes infectées sont soignées à Lagos depuis qu’un fonctionnaire libérien,  Patrick Sawyer, a importé le virus le 20 juillet dans la mégapole où il est décédé cinq jours plus tard.

Hors du continent africain, les tests de dépistage du virus d’une détenue d’un centre de rétention écossais, qui était tombée malade et avait été transférée à l’hôpital, se sont révélés négatifs, ont annoncé samedi les services de santé publique.

AFP


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