Une délégation des autorités du Mali, une autre des trois groupes du Nord (MNLA, MAA et HCUA), ainsi que des mouvements dissidents, tentent de négocier un accord de paix malien à Alger. Et la première journée de rencontre, mercredi 16 juillet, en présence de médiateurs, annonce des discussions compliquées.
Le ministre des Affaires étrangères malien, Abdoulaye Diop, espérait pouvoir créer un climat de confiance tout en réaffirmant les limites de Bamako : « Nous ne souhaitons pas un Etat fédéral, nous ne souhaitons pas une autonomie, nous ne souhaitons pas une indépendance mais dans le cadre d’un Etat unitaire, nous sommes disposés à explorer toutes les évolutions ou les options institutionnelles possibles. »
Mais en début d’après-midi, premier couac : certains des six groupes armés refusent de se réunir tous ensemble car ils remettent en cause la légitimité des autres groupes, jugés trop proches de Bamako. D’autres, comme le MNLA, estiment que les négociations vont trop vite.
« Ce qui exige que nous soyons là, [c’est] un premier contact avec le gouvernement du Mali afin de pouvoir [établir] une feuille de route dans laquelle nous allons discuter le quand, le comment, le où des négociations, estime Mohamed Djéri Maiga. Mais nous ne sommes pas prêts, […] et nullement on nous a demandé de fournir une liste de notre délégation de négociations. »
Manque de volonté politique
Lorsque les organisateurs annoncent que les groupes armés refusent de se réunir dans la salle, les diplomates sont surpris. Certains, comme Mohamed Bazoum, ministre des Affaires étrangères du Niger veulent faire passer un message : il y a urgence.
« Si nous nous souvenons que ce dialogue est prévu par l’accord intérimaire de Ouagadougou qui date de juin 2013, explique ce dernier, force est de constater que nous avons mis un temps précieux que vous avez par conséquent perdu. Et ce temps-là, perdu de cette façon-là, il l’aura été au détriment du Mali. »
A la fin de la journée, on parvient malgré tout à convaincre les six groupes de s’asseoir ensemble dans la salle des discussions. Les diplomates de la région, qui dénoncent un manque de volonté politique de toutes les parties, espèrent bien que les groupes armés arriveront à se mettre d’accord entre eux, jeudi 17 juillet. Mais beaucoup estiment que d’autres difficultés vont se présenter. De nombreux diplomates ont prévu de rester à Alger au moins jusqu’à la fin du mois de juillet.
■ Signature d’un nouveau traité de défense franco-malien
Alors que les négociations s’annoncent difficiles à Alger, Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la Défense, est en déplacement à Bamako. Le nouveau traité de défense signé ce 16 juillet entre le Mali et la France vise à contribuer à la stabilité et à la sécurité du Mali. Il n’est pas destiné, comme le disait la rumeur, à octroyer une base militaire à la France sur le territoire malien, dans le cadre de l’opération Serval. Les troupes françaises sont présentes sur le territoire malien en soutien aux forces locales, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Le document signé par le ministre français de la Défense et son homologue malien remplace l’accord conclu entre les deux pays en 1985. Le nouveau traité insiste sur la coopération militaire entre la France et le Mali, dans plusieurs domaines : la formation des troupes, leur équipement ainsi que l’échange d’informations et de renseignements. Tout ça pour assurer la sécurité du Mali.
Le traité offre également une protection juridique aux militaires français vivant en territoire malien, la même chose pour les militaires maliens sur le sol français. Après sa signature, le dit traité doit être ratifié par le Parlement.
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Laisser un commentaire