Depuis quelques semaines, la Confédération Syndicale des Travailleurs du Togo (CSTT) est en ébullition. Par médias interposés, des organisations membres de cette centrale portent des accusations graves contre le Secrétaire général, Sébastien Têvi Ayikoué, qui serait auteur d’un détournement de 46.967.000 FCFA. Les organisations syndicales en question, surtout la Fédération des travailleurs de bois et de la construction (FTBC), l’une des plus puissantes, exigent à travers une lettre ouverte, la tenue d’une Assemblée générale extraordinaire.
En réponse, M. Sébastien Têvi Ayikoué annonce qu’il s’agit de « personnes malintentionnées (…) qui n’ont pour seul objectif que de déstabiliser la Centrale ». Il a promet la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour « clarifier la situation », tout en réservant une suite judiciaire à ces calomniateurs.
En vain. La situation a totalement dégénéré cette fois. Les organisations rebelles reviennent à la charge et renouvellent la tenue de la réunion extraordinaire et un audit des comptes.
Cette affaire illustre le visage du syndicalisme au Togo, qui n’a plus que son passé comme preuve d’une lutte pour les droits des travailleurs. Aujourd’hui syndicalisme rime avec affairisme et corruption, le bien-être des travailleurs est le cadet des soucis des responsables syndicaux qui roulent carrosse et mènent une vie de bourgeois.
Les syndicats togolais sont aujourd’hui incapables de faire une grève pouvant mettre la pression sur les pouvoirs publics et les patrons. Les dirigeants syndicaux corrompus par le pouvoir en place, ont annulé des grèves générales à plusieurs reprises. Les négociations pouvoir-syndicats en vue de l’adoption et de l’application du statut de la Fonction publique à partir de janvier 2015 sont au point mort, à cause de la réticence du gouvernement d’appliquer les décrets adoptés par lui-même. A cause surtout de la faiblesse des dirigeants syndicaux qui ont pieds et poings liés.
Seule la Synergie des travailleurs du Togo, syndicat qui s’est désolidarisé des autres centrales, a grâce aux yeux des travailleurs.
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