(Agence Ecofin) – La Chine s’est dite prête à doubler à 100 milliards de dollars la dotation de la banque de développement qu’elle souhaite créer avec une vingtaine d’autres pays asiatiques et du Moyen-Orient pour concurrencer la Banque mondiale, rapporte le Financial Times le 24 juin. Cette nouvelle institution devrait aussi constituer une alternative à la Banque asiatique de développement, que Pékin juge trop influencée par les États-Unis et leurs alliés.
La dotation de 100 milliards de dollars de la nouvelle banque de développement représenterait environ deux tiers de la surface financière de la Banque asiatique de développement (165 milliards de dollars), basée à Manille et sous la coupe de l’Organisation des Nations unies.
Jusque-là, 22 pays ont pris part à ce projet qui a pour ambition de créer une nouvelle « Route de la Soie », un réseau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe, reliant la ville de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine à la ville d’Antioche, en Syrie médiévale (aujourd’hui en Turquie).
L’institution de développement devrait porter le nom d’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) et couvrir une zone s’étendant de la Chine au Moyen-Orient.
Les financements devraient notamment servir à développer des infrastructures dans toute la région, dont une ligne de chemin de fer colossale reliant Pékin à Bagdad, selon des sources citées par le Financial Times.
L’attachement de Pékin à mettre en place un concurrent à la Banque mondiale reflète sa frustration devant la domination des pays occidentaux dans les différents bailleurs de fonds multilatéraux.
« La Chine l’impression de ne pas réussir à faire ce qu’elle veut à la Banque mondiale et au FMI, alors elle a décidé de monter sa propre banque mondiale qu’elle peut contrôler à son gré », explique ainsi l’une des sources directement impliquée dans les discussions sur la création de l’AIIB.
La forte implication de la Chine dans ce projet intervient aussi au moment où l’Empire du milieu devrait voir ses investissements à l’étranger dépasser ses investissements à l’intérieur du pays, selon un rapport de l’Organisation des Nations unies.
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