Alors que l’organisation des festivités marquant le 27 avril par le gouvernement laisse à désirer, le maire de la ville de Lomé, le contre-amiral Fogan Adegnon vient d’interdire le méga concert de l’Indépendance organisé par des promoteurs privés !
C’est un événement culturel qui vient tomber le masque du semblant de politique de réconciliation prônée par Faure Gnassingbé. Le concert du 27 avril, qui devrait se tenir au Stade de Kégué, a été annulé à 48 heures par la Mairie de Lomé, sans raisons. Une interdiction kafkaïenne : « Indépendamment de notre volonté, nous avons le regret de vous informer que le concert n’aura plus lieu », seul bout de phrase pour exprimer les raisons du Président de la Délégation, le contre-amiral Fogan Adegnon. Un maire non élu donc sans pouvoir, qui aurait dit aux organisateurs avoir reçu des instructions pour interdire le méga concert. « Je suis un maire nommé et non élu », aurait-t-il avoué aux organisateurs.
Le contre-amiral Fogan Adegnon avait pourtant donné son autorisation le 16 avril aux organisateurs, et le ministère de la Décentralisation et des collectivités rurales, a également donné son quitus. Pourquoi alors interdire une manifestation autorisée, une manifestation culturelle des plus banales, qui devrait être la fête de la musique togolaise, de nombreux artistes togolais ayant été invités de partout le monde ?
Difficile de savoir. Mais d’obscures raisons d’ordre politique pourraient avoir motivé cette interdiction, illégale. Le parrain de l’organisation s’appelle Alberto Olympio, le fondateur et Président Directeur Général du groupe Axxend, une société d’ingénierie informatique et de télécommunication. Il est vice-président et co-fondateur de l’African Technology Forum. Il préside la Fondation Axxend, à l’origine du concert.
Il semblerait qu’on prête à cet homme des ambitions politiques. Ce qui révulse les organisateurs. « Est-ce que dans les spots diffusés ou sur les affiches, il y a une quelconque indication faisant référence à la création d’un parti politique ? », a demandé M. Nathaniel Olympio, représentant du promoteur du concert de l’Indépendance. Même si c’est le cas, est-ce contre la loi ?
Et Nathanaël Olympio d’ajouter, ce qui fait sens :
Le monde évolue, mais les autorités [togolaises] sont figées dans les pratiques de censure. Ailleurs, il est interdit d’interdire. On n’interdit pas un meeting politique [allusion à la marche du CST ce 26 avril], mais un concert de musique… .
Coup dur
L’annulation du concert est un coup dur pour les organisateurs, qui ont déjà payé rubis sur ongle le cachet des artistes, les publicités dans les medias, la location du stade, le cout des matériels de la sonorisation etc….
Ailleurs, on ferait un procès à l’Etat du Togo. Mais gageons qu’il n’y aura pas de procès.
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