Me Dodji Apevon de la Coalition Arc-en-ciel vient de lâcher le morceau: il est impératif de revenir à une constitution qui limite le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois. Mais la question est de savoir s’il faut permettre à Faure Gnassingbé d’effectuer un autre mandat. Dans ce cas, on considérera que son premier mandat commence en 2010. C’est une avancée dans le débat où les positions paraissent figées et diamétralement opposées.
Intervenant sur la chaîne de télévision LCF, Me Dodji Apevon, président du CAR, parti membre de la coalition Arc-en-ciel, a été sans ambages sur l’importance et la nécessité d’un dialogue politique hors de l’Assemblée nationale.
Pour lui, tout le problème aujourd’hui vient du tripatouillage de la Constitution de 1992 en 2003 par Eyadema. Et le retour à cette constitution et ses dispositions sur la limitation et la durée du mandat présidentiel est incontournable.
Selon Me Dodji Apevon, il faut nécessairement un dialogue national pour un consensus sur ses dispositions avant d’aller à l’Assemblée nationale. Le président du CAR laisse déjà voir la position de la coalition Arc-en-ciel sur la question d’un troisième mandat de Faure Gnassingbé tel que la constitution actuelle le lui permet.
Voici en gros ce que dit Me Dodji Apevon:
On ne pourra pas discuter ex-nihilo à l’Assemblée nationale. On peut dire que ce mandat est de cinq ans renouvelable une fois et que nul ne peut plus faire plus de deux mandats. Mais sur la base des discussions politiques, on peut décider si l’accord doit concerner le premier ou le second mandat de Faure Gnassingbé. Voilà pourquoi la nécessité pour les acteurs de se retrouver dans un autre cadre que l’Assemblée nationale devient urgente.
Cette sortie médiatique de Me Dodji Apevon est d’une grande importance pour la suite des débats. Elle a l’avantage de se situer au milieu des positions figées du Collectif Sauvons le Togo (CST) et du parti UNIR au pouvoir ainsi que de son allié de l’UFC. Le CST et l’ANC veulent empêcher Faure Gnassingbé d’effectuer un troisième mandat soi-disant que le mandat présidentiel est limité à deux, alors que l’actuelle constitution, modifiée en 2002, le lui permet. C’est la position inverse du parti UNIR pour qui le président actuel peut encore effectuer un troisième mandat, selon les dispositions de la constitution qui a sauté le verrou de la limitation du nombre des mandats.
La coalition Arc-en-ciel tranche la poire en deux. Il faut considérer le premier mandat de Faure Gnassingbé comme un non-mandat, car il est arrivé à la suite d’un coup d’Etat en succédant dans le sang à son père, le général Eyadema. Dans ce cas, le premier mandat du fils d’Eyadema commence réellement avec sa “victoire” à la présidentielle de mars 2010.
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