L’Agence nationale de la sécurité alimentaire (ANSAT), organe chargée du stockage et de la commercialisation des céréales au Togo, va vendre 8.000 tonnes de maïs au Programme alimentaire mondial (PAM), a déclaré le colonel-ministre de l’agriculture, Ouro-Koura Agadazi.
La valeur du stock vendu est estimée à 8 milliards CFA. Cette annonce intervient dans un contexte de boom de la production céréalière au Togo, qui connaît une production excédentaire depuis 2009. On note une croissance annuelle de 4%.
Par rapport au passé, il s’agit d’un bond quantitatif impressionnant. Le Togo n’a jamais été exportateur de maïs, et dans les années 1980, le PAM était venu au secours du Togo frappé par une famine. En 1980, le Togo produisait 290.000 tonnes de céréales contre 1.831.000 tonnes en 2011, et près de 2.000.000 en 2012.
En 2011, le Togo a enregistré un excédent de 100.000 tonnes et a vendu 32.000 tonnes au PAM, pour satisfaire en partie les besoins du Niger. Depuis cette date, le Togo contribue régulièrement à combler le déficit céréalier de ses voisins du Sahel. Ce changement n’a rien à voir avec la politique agricole, même si plusieurs réformes ambitieuses sont mises en œuvre dans le secteur, avec retard d’ailleurs. L’excédent céréalier est dû à l’abandon de la culture cotonnière dans plusieurs régions du Togo, notamment dans les régions de la Savane et des Plateaux.
La commercialisation du maïs par l’ANSAT est également sujette à caution. L’ANSAT fournit régulièrement des intrants agricoles et fait des prêts aux paysans, contre remboursement en nature. Une situation d’exploitation qui accroit la paupérisation des producteurs dont les produits sont achetés à vil prix.
Si l’ANSAT a réussi la stabilisation du prix du bol de maïs sur le marché par une lutte acharnée contre la spéculation, on constate néanmoins qu’elle a créé une situation de quasi-monopole dont elle tire de gros bénéfices.
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