La qualité des produits pharmaceutiques déversés dans les marchés préoccupent les professionnels du secteur. Au Togo comme dans d’autres pays de la sous-région, les médicaments dits « chinois » tendent à déclasser ceux qui viennent de l’Occident. Ils déclassent de par leur prix très bas et leur apparente efficacité sur la santé des consommateurs. Ceux qui les achètent sont nombreux à cause de la grande majorité qui vit dans la pauvreté. Ces produits soulagent immédiatement les patients. Au moment où l’ordre national des pharmaciens du Togo se réorganise dans l’élection et l’installation d’un nouveau bureau, celui-ci est conscient qu’il a des adversités devant lui notamment les médicaments de la rue, les contrefaçons et les produits chinois.
Un nouveau bureau de l’ordre des pharmaciens du Togo a été installé le 14 janvier dernier et a pour charge, dit-on, de défendre les intérêts de l’ordre, d’assurer un service de qualité par la formation continue, de veiller au respect de la déontologie du métier et de lutter contre l’entrée sur le territoire de médicaments illicites. C’est sur ce dernier défi que le problème se pose. Les médicaments chinois sont bon marché et, paraît-il, soulagent en temps record les patients. Ces fameux produits chinois se trouvent aussi bien dans la rue que dans les pharmacies bien installées et agréés. Ils sont traditionnels ou modernes. Pas besoin d’ordonnance médicale pour s’en procurer et l’on choisit où il veut l’obtenir ; soit dans les pharmacies/boutiques installées ou chez les détaillants ambulants. Dans l’un ou l’autre des cas ceux qui sont chargés de ventiler ces produits ne sont soumis préalablement à aucune formation : c’est juste des ambulants qui vendent ces produits comme tous autres. C’est donc aucun contrôle par rapport au contenu des emballages ou à la posologie et au mode d’emploi. Chacun y va de sa capacité à convaincre les incrédules.
Ceux qui disent que les produits chinois sont un danger, reprochent à ces produits de ne pas disposer parfois des emballages conformes ni des indications sur les dates de fabrication et de péremption, la langue des notices étant exclusivement en chinois il n’est pas aisé que les consommateurs aient le bon choix sur la nature du produit. Or au même moment d’autres produits qui ne sont pas forcément d’origine chinoise pullulent dans les rues et font aussi bon prix en même temps qu’ils soulagent immédiatement.
Le nouveau bureau de l’ordre des pharmaciens conduit par le Dr Kpéto Kundé Innocent aura, au cours des quatre prochaines années, du pain sur la planche pour mener à terme les défis qui l’attendent et surtout de pouvoir convaincre le consommateur de n’acheter que sur ordonnance. Parmi ses adversaires ce sont les pharmacies elles-mêmes. Or 90% des pharmacies modernes du Togo sont installées dans la capitale. Celles contre qui la lutte est engrangée sont dans la rue et à l’intérieur du pays où la pauvreté est ambiante.
Le nouveau président du conseil s’est dit conscient des tâches qui attendent son équipe et lui-même a indiqué qu’il entend continuer le travail entamé par l’ancien bureau. L’Ordre National des Pharmaciens est composé de grossistes, d’industriels, de biologistes, de fonctionnaires et de pharmaciens. Les pharmaciens du Togo doivent eux-mêmes se convier à une réflexion sur les moyens de concilier les exigences légitimes de rentabilité professionnelle avec une prise en compte des besoins des populations des zones les plus reculées. Le phénomène de pharmacies de rues ou de circonstance reste une gangrène et le consommateur ne raisonne que par sa capacité financière du moment. Les Chinois leur offrent des opportunités ! Alors au delà des bonnes intentions, on attend de voir les mesures qui offrent aux populations des médicaments à la portée de leur bourse.
COLOMBO
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