Qui donc fuit le débat politique ?

Jean Pierre Fabre. Réorganiser l'opposition ou jouer en solo?

Lors du rituel de l’opposition à la plage la semaine dernière, Jean Pierre Fabre, leader de l’ANC aurait mis en garde Faure Gnassingbé contre toute tentative de sa part de se présenter à l’élection présidentielle de l’année prochaine. Une menace pure et simple. La méthode n’a rien de nouveau, le sujet non plus. Mais l’opposant au régime UNIR y croyait-il vraiment?

Nul ne saurait dire quels sont les militants qui sont encore sensibles à de telles incantations, après tant d’années de lutte infructueuse. Alors que le débat politique est au point mort et que 2015 approche à grands pas, c’est pour le moins bizarre, que le chef d’un des principaux partis ne trouve pas mieux à faire que de donner dans de telles surenchères qui ne reposent sur rien. Mais là n’est pas le problème, peut-être. On nous dira que Fabre est dans son rôle d’opposant. Mais cette rengaine répond-elle vraiment à la musique du moment? Etait-ce la meilleur stratégie pour faire bouger les choses?

J.P. Fabre est conscient des dangers qui guettent le pays, si des discussions sérieuses ne sont pas menées pour créer les conditions d’organisation des élections, sur une base crédible, ou du moins consensuelle. Le scrutin pour certains n’est qu’une élection de plus, avec ce que cela comporte au Togo de dérives et de chamailleries aux conséquences souvent néfastes pour les populations. Les consultations électorales chez nous ont été toujours source d’insécurité et d’antagonismes violents. C’est pourquoi, au delà de la boutade (petite recette pou militants de la plage) on peut admettre que la sortie de Fabre, visait plus à attirer l’attention des décideurs, sur la nécessité de faire quelque chose, avant qu’il ne soit trop tard.

A moins que le  but ne soit d’ouvrir un nouveau chantier de combat politique. Eh oui! Faure est-il éligible après avoir fait deux mandats à la tête du Togo? La réponse hélas est oui. La constitution togolaise en vigueur ne comporte pas de clause de limitation du mandat présidentiel. Donc exiger de l’actuel occupant du fauteuil qu’il ne se présente point, reviendrait à demander le retour à la constitution de 1992. Mais le poser comme tel, passerait pour prendre la chose comme un acquis, alors même qu’il n’en est rien.

Jouer à se faire peur, est un sport bien favori dans la classe politique togolaise. Un jeu de mauvais goût pour certains citoyens qui veulent voir des joutes politiques plus « civilisées ».

K. Agboglati


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