Pêche : améliorer les pratiques traditionnelles pour du poisson sain et accessible

Longtemps et depuis presqu’une trentaine d’années Ghanéens, Nigérians, Béninois et quelques Togolais (10%) pratiquent la pêche sur le lac artificiel de Nangbéto. Cette pratique est traditionnelle. Dans l’économie togolaise cette pêche et l’aquaculture contribue à 4% au PIB agricole et à 1% au PIB national. Le barrage hydroélectrique de Nangbéto a été construit pour la production et la distribution du courant électrique dans la région. Situé à environ une quarantaine de kilomètres à l’est de la ville d’Atakpamé, ce lac artificiel du barrage de Nangbéto, s’étend sur une superficie de 180 km² et pourvoyait, en quantité suffisante, de plusieurs espèces de poissons dont les tilapias, des poissons chats, des capitaines, et des silures très prisés sur les marchés locaux et sous régionaux. Au total 1200 pêcheurs exercent leurs activités sur le lac Nangbéto. Les pratiques pour obtenir ces espèces de poissons sont artisanales et traditionnelles comme sur la plupart des lacs et retenues d’eau du Togo. Pratiques parfois nuisibles au fur et à mesure que l’habitation devenait inconfortable pour les poisons.

Effectivement des pratiques nocives qui amènent les pêcheurs à aller chercher le poisson jusque dans son dernier retranchement en l’étouffant soit par des produits ou par des filets inappropriés qui ne permettent pas aux alevins de s’échapper pour aider à la reproduction. Sur les marchés de la région on retrouve le poisson de la même espèce mais n’ayant pas la même taille.

Depuis quelques années la production halieutique décroit et les espèces diminuent sans renouvellement, personne n’accorde de repos biologique pour permettre une reproduction continue ou que les poissons atteignent une taille commercialisable ; les filets ratissent le fonds des rivières et les alevins qui ont pu s’échapper ne reviennent plus aux endroits de pêche. Le lac Nangbéto est surexploité et les mesures de protection des poissons ne sont pas respectées. Le gouvernement, interpellé, tente d’organiser le secteur en vue d’accompagner les pêcheurs à respecter l’interdiction d’utiliser par exemple les filets à petites mailles et de pratiquer les techniques des pêches prohibées.

Depuis 2006, un arrêté ministériel réglemente les activités de pêche sur ce lac afin d’éviter la disparition des poissons. Il n’est autorisé que dix mois d’activités de pêche sur le lac Nangbéto et la nouvelle campagne d’activités vient d’être lancée ce 15 novembre pour les dix prochains mois. Elle sera suspendue à mi-Août. Selon les experts, les trois mois couvrant la période du 15 août au 15 Novembre est la plus propice pour la reproduction des poissons.

A l’occasion de ce lancement dans le cadre de la sous composante concernant l’appui à la production halieutique continentale du programme d’appui au secteur agricole, 2000 nappes de filets de pêche et 8000 bobines de fil pour filet aux pêcheurs ont été promis aux pêcheurs assortis de ce que des équipes de surveillance seront dotées de bateaux motorisés pour faire respecter les règles et mesures règlementant la pêche sur ce lac.

Cette réponse (don de filets de grosses mailles, mesures et restrictions) du gouvernement appelle à d’autres considérations liées à la disponibilité du produit sur le marché. Qu’il soit accessible même aux petits consommateurs ! La spéculation sera probablement organisée et entretenue par les revendeuses et intermédiaires. Les petits poissons [nous] manqueront mais celui qui sera disponible reviendra très cher pour la bourse du Togolais, ce poisson était déjà cher à la période de trêve officielle.

COLOMBO

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Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 20 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: colombock@gmail.com

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