La gestion de l’épidémie de choléra par les autorités togolaises suscite des interrogations et des inquiétudes au sein de la population. A la mauvaise communication s’ajoutent des mesures dont l’adéquation avec le mal n’est pas assurée.
Il ya déjà des semaines que la presse privée togolaise avait annoncé qu’une épidémie de choléra menaçait la région maritime et certaines de ses préfectures notamment le Golfe et le Vo. Tout a été silence jusqu’au jour où le gouvernement avait été obligé, pendant que la maladie sévissait dans ces zones pauvres, d’accepter effectivement l’existence des maladies diarrhéiques sur quelques sites du pays. Les autorités ont annoncé que cette maladie serait introduite dans le pays par un pays voisin ; le Bénin n’était pas nommément cité. La panique s’est emparée au sein des populations des zones citées. Quelques centres sanitaires ont juste été réquisitionnés pour accueillir les cas déclarés.
Tout paraissait passif comme mesures d’urgences nationales pour confiner l’épidémie quand l’OMS a dû intervenir. La rentrée scolaire approchait, le gouvernement avait démissionné après la proclamation des résultats des législatives, il n’ya avait pas un Ministère de la santé, celui-ci a dû être rattaché à la primature.
A la veille de la rentrée scolaire 2013-2014 c’est le Ministère des enseignements primaire et secondaire et de la santé qui ont tenté un communiqué en ces termes : « depuis quelques semaines les formations sanitaires du Togo notifient des cas de diarrhée grave et de choléra. En vue de rompre la chaîne de contamination et d’éviter la survenue de nouveaux cas, il est formellement interdit et ce jusqu’à nouvel ordre, la vente de nourritures et aliments au sein et aux alentours des établissements scolaires. » Et puis c’est tout. Aucun suivi et les agents des services d’hygiène ne doivent pas se gêner pour entreprendre quoi que ce soit.
L’intervention de l’OMS a été d’un secours indéniable. L’Organisation Mondiale de la Santé au Togo, sentant le danger, a signé une convention avec le gouvernement pour don de matériel d’urgence. Ce sont des kits composés des antibiotiques, des supports de sensibilisation, des intrants de désinfection de l’eau, pour la prise en charge des personnes atteintes de choléra et internées dans les centres sanitaires. On dit que ce don est destiné à renforcer le système de surveillance épidémiologique. Mais comment ? seuls les initiés le maîtrisent.
A ce jour les informations sur l’épidémie circulent mal ou à compte goutte. Dans les centres sanitaires la maladie est réelle et les patients continuent être reçus. Le gouvernement dit avoir circonscrit cette épidémie à la région maritime alors que des informations disent que des cas ont été répertoriés (en dehors de la préfecture du Golfe) dans les préfectures de Vo, de Tchaoudjo et de Tchamba et qu’au total on dénombrait 71 cas de choléra dans le pays dont 41 à Lomé. Comme des mesures supplémentaires ne seraient pas prises il n’et pas exclu que l’épidémie soit nationale et que les 71 cas ne seraient que des cas déclarés pour des victimes proches des structures sanitaires.
Dans les écoles où on a cru interdire les repas, même aux alentours des établissements, malheureusement les femmes revendeuses, plus nombreuses au fil des années, ont redoublé d’ardeur pour la survie. Elles vendent allègrement dans les écoles et les alentours. D’aucuns ont pensé que cette attitude coïnciderait avec une défiance contre l’autorité et le communiqué interministériel. Ces femmes arguent qu’il n’est pas juste d’interdire uniquement la vente des repas dans les écoles et alentours alors que les autres revendeuses d’autres coins de la ville (et même dans les zones déclarées comme Gbadago et autres) ne semblent pas être concernées. La maladie serait elle intelligente pour choisir de sévir uniquement que dans les écoles ?
Colombo
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