A Bissau, la tension est palpable quatre jours après les élections générales. Ces élections étaient censées tourner la page de deux années d’instabilité politique… mais le pays semble au contraire plonger dans une nouvelle zone de turbulences.
Des militaires ont annoncé prendre le « contrôle total du pays », « suspendre le processus électoral » et fermer les frontières. Ils ont lu un bref communiqué depuis le siège de l’état-major des armées.
Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló a affirmé à nos confrères de Jeunes Afrique qu’il aurait été arrêté – sans violence, vers midi, par des hommes armés qui auraient fait irruption dans son bureau. Le ministre de l’Intérieur, le chef d’état-major général des armées, et le vice-chef d’état-major, auraient été arrêtés en même temps que le chef de l’Etat. Des tirs nourris avaient retenti plus tôt dans la journée de ce mercredi, près du siège de la Commission électorale nationale, provoquant un mouvement de panique dans le centre-ville. Des coups de feu ont également été signalés autour du palais présidentiel, où les forces de sécurité ont renforcé leur présence.
Le résultat des élections au cœur des disputes
Au cœur de la crise : deux candidats revendiquent la victoire à la présidentielle dès mardi. Le président sortant, Umaro Sissoco Embaló, assure être en tête. Mais son adversaire, Fernando Dias da Costa, soutenu par une partie de l’opposition, affirme lui aussi avoir remporté la présidentielle. Pourtant, les résultats officiels ne devaient être annoncés que ce jeudi. Les événements d’aujourd’hui font craindre un blocage institutionnel dans un pays où les transitions politiques sont rarement apaisées.
Le scrutin s’est pourtant déroulé dans le calme, selon les premières observations.
À Bissau, les rues se sont vidées après les tirs. Commerçants et habitants observent la situation avec inquiétude, tandis que la Commission électorale reste silencieuse sur le calendrier de publication des résultats.
La communauté internationale appelle à la retenue et au respect du processus démocratique. En Guinée-Bissau, pays qui a connu quatre coups d’Etat militaires et de nombreuses tentatives de putschs depuis son accession à l’indépendance, l’attente continue dans un climat électrique.
Mohamed Touré, DW
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.


Laisser un commentaire