Kinshasa s’insurge contre l’opposition du M23 à la réouverture de l’aéroport de Goma

Le gouvernement congolais dénonce l’« agitation » du groupe armé, qui a jugé « inopportun » l’appel d’Emmanuel Macron à rouvrir l’aéroport de Goma, occupé par la rébellion, afin d’acheminer l’aide humanitaire.

Lors de la conférence internationale de Paris consacrée à la crise dans l’est de la RDC, jeudi 30 octobre, le président français Emmanuel Macron avait annoncé la réouverture prochaine de l’aéroport de Goma pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Cet appel, salué par Kinshasa, a été jugé « inopportun » par le M23, qui a estimé que toute décision devait s’inscrire dans le cadre des négociations en cours à Doha, sous médiation du Qatar.

Le porte-parole du gouvernement congolais, Patrick Muyaya, a réagi samedi à ces critiques. « Si ces pantins qui occupent Goma et Bukavu avaient la moindre légitimité, ils auraient déjà commencé à utiliser les aéroports. Ni le Rwanda ni son supplétif M23 ne peuvent s’opposer à la nécessité d’apporter l’appui humanitaire à nos populations », a-t-il déclaré à la télévision nationale.

L’aéroport de Goma, fermé depuis sa prise par le M23, est considéré comme stratégique pour l’acheminement rapide de médicaments et d’autres secours. Patrick Muyaya a précisé que sa réouverture se fera « sur autorisation des autorités congolaises et pour des vols humanitaires effectués en journée », en coordination avec les Nations unies et les organisations humanitaires.

Dénonçant l’« agitation » du M23 et l’« opposition cynique » du Rwanda, il a affirmé que les rebelles, bien qu’occupant « illicitement l’aéroport », n’ont « aucun droit de décider du trafic qui doit y être fait ».

La France a également annoncé une aide internationale de plus de 1,5 milliard d’euros et la création de couloirs humanitaires vers la RDC et ses pays voisins.

Malgré une déclaration de principe en faveur d’un « cessez-le-feu permanent » signée en juillet à Doha entre Kinshasa et le M23, et un accord de paix entre la RDC et le Rwanda en juin à Washington, les combats se poursuivent sur terrain.

(avec AFP)