Yahya Jammeh annonce (à nouveau) son intention de revenir en Gambie

Une fois de plus, l’ex-dictateur gambien annonce son retour d’exil. Une fois de plus, le gouvernement lui promet une arrestation et un procès, conformément aux recommandations de la Commission vérité, réconciliation et réparations.

Le Gambien Yahya Jammeh serait-il inspiré par l’ancien chef de l’État guinéen Moussa Dadis Camara qui semblait s’être jeté dans la gueule du loup judiciaire de son pays, après l’exil et avant d’être condamné puis gracié ? Ce n’est pas la première fois que l’ex-président gambien affirme n’être initialement parti en Guinée équatoriale que pour six mois. Guinée équatoriale où il réside depuis près de huit ans. En janvier dernier, comme cinq ans auparavant, l’ex-dictateur annonçait, par message audio, qu’il avait décidé de reprendre la tête de son parti l’Alliance pour la réorientation et la construction patriotiques (APCR).

Les autorités de Banjul renvoient ainsi au travail de la Commission vérité, réconciliation et réparations (« Truth, Reconciliation and Reparations Commission », TRRC). Elles annoncent donc que si l’exilé foulait le sol gambien, celui-ci serait interpellé et poursuivi pour les crimes qu’il est accusé d’avoir commandités pendant ses 22 années passées au pouvoir.

Vers un tribunal spécial ?

Après avoir initialement reconnu la victoire d’Adama Barrow en 2016 – l’actuel président réélu en 2021-, Yahya Jammeh avait fait volte-face. En janvier 2017, un mois après le scrutin, il avait pris la fuite, sous la pression de la Cedeao. Organisation qui, depuis, a approuvé la création d’un tribunal spécial chargé de juger les crimes commis sous l’ère Jammeh.

Tout en garantissant un procès « juste, équitable et respectueux », Banjul précise, dans son communiqué récent, qu’aucun accord ne confère d’immunité à l’ancien dictateur. Les conclusions de la Commission vérité, réconciliation et réparations établissent un lien entre Jammeh et de graves violations des droits humains, incluant exécutions sommaires, meurtres, tortures, disparitions forcées, violences sexuelles, mais aussi des abus des biens de l’Etat. Le communiqué gouvernemental affirme que « la mise en œuvre des recommandations de la TRRC, telles qu’approuvées dans le Livre blanc du gouvernement, reflète un engagement durable en faveur de la responsabilité, de la justice et de la non-récurrence ».

jeuneafrique.com


En savoir plus sur Le Temps

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Soutenir la Rédaction

A propos Colombo KPAKPABIA 1390 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 32 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: [email protected]

Laisser un commentaire