Le représentant de l’Unicef et 20 membres de l’ONU prisonniers des Houthis

L’ONU n’est plus en esprit de sainteté à Sanaa. Le 19 octobre, des rebelles Houthis ont réalisé une descente dans les bureaux de l’organisation dans la capitale yéménite.

Depuis 2014, le pays est en guerre civile avec un conflit opposant les forces armées (sous le commandement du président d’Abdrabbo Mansour Hadi) et les rebelles chiites Houthis. Sauf que le 19 octobre, les rebelles ont décidé de prendre d’assaut les bureaux de l’ONU à Sanaa, la capitale. Jean Alam, porte-parole du coordinateur résident de l’ONU au Yémen, a informé l’AFP que « cinq membres du personnel national et 15 membres du personnel international sont détenus dans le complexe. »

Parmi ces 20 otages, on retrouve notamment Peter Hawkins, le représentant de l’Unicef au Yémen. Ce n’est pas la première fois que les rebelles s’attaquent à l’ONU, car, le 31 août dernier, ils avaient déjà pris d’assaut les locaux et détenu une dizaine d’employés.

Mais alors, comment justifier cela ? Selon le haut responsable houthi, les membres de l’ONU sont soupçonnés d’espionnage au profit des États-Unis et d’Israël, indique Le Figaro. Le jeudi 16 octobre, Abdelmalek al-Houthi, chef des rebelles, a célébré le démantèlement de « l’une des cellules d’espionnage les plus dangereuses […] liée à des organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial et l’Unicef. » L’ONU a, dès le lendemain, réfuté ces accusations. Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a soutenu que celles-ci « mettent gravement en danger la sécurité du personnel onusien et des travailleurs humanitaires, et compromettent les opérations vitales de secours. »

Selon Jean Alam, l’ONU et les autorités houthis négocient pour « résoudre cette grave situation le plus rapidement possible et mettre fin à la détention de tout le personnel ». Le porte-parole du coordinateur de l’ONU au Yémen affirme que 11 employés yéménites ont été relâchés suite à des interrogatoires.

The daily digest