À Kinshasa, la lutte contre les Kulunas, des bandes de jeunes délinquants, a marqué un temps fort au début de l’année avec des arrestations et des patrouilles mises en place dans certains quartiers. Mais ces opérations n’ont pas duré, et sur le terrain, la réalité reste préoccupante.
Depuis janvier 2025, la capitale congolaise a connu des opérations coup de poing contre les Kulunas. Des centaines de jeunes ont été arrêtés, des brigades mobiles et des patrouilles ont été déployées, tandis que les autorités annonçaient vouloir mettre fin définitivement à ces violences.
Des opérations coup de poing sans effet durable
Mais dans les rues, l’insécurité reste palpable. Eugène Bodo, habitant du quartier Kindele, dit ne pas se sentir en sécurité : « Des criminels armés, parfois déguisés en policiers, opèrent chaque soir. Nous en avons même été victimes. Le phénomène des Kulunas est rare ici, mais l’insécurité quotidienne persiste. Nous demandons à l’État de renforcer la présence policière et de contrôler ses éléments corrompus ».
Dans la commune de Matete, Christian Furi constate des résultats mitigés. Il observe que « les opérations coup de poing, tout comme l’opération Ndobo, ont réduit les Kulunas, mais elles ont été arrêtées trop tôt. Ce qui a occasionné le retour de l’insécurité. La police doit poursuivre ses efforts et la population doit collaborer pour identifier les bandits ».
Pour le sociologue Godefroid Muya, « ces opérations offrent un répit immédiat, mais elles déplacent souvent le problème. Le phénomène Kuluna est le symptôme d’inégalités profondes : chômage, marginalisation des jeunes, absence d’activités et de formation. La solution doit combiner prévention, réinsertion et justice. »
Les causes de la délinquance juvénile
Contactée, la police nationale n’a pas souhaité s’exprimer sur la suite des mesures contre les Kulunas, donnant une impression de vide concernant la stratégie actuelle pour lutter contre la criminalité urbaine.
Dans la capitale congolaise, la lutte contre les Kulunas met en lumière un défi majeur : garantir la sécurité des habitants, tout en s’attaquant aux causes profondes de la criminalité juvénile.
Entre la répression et les programmes sociaux, la capitale congolaise cherche encore la formule pour protéger ses citoyens et offrir aux jeunes des alternatives à la violence.
Nancy Tshimueneka (DW)
En savoir plus sur Le Temps
Subscribe to get the latest posts sent to your email.


Laisser un commentaire