Présidentielle au Bénin : vers un duel Patrice Talon – Thomas Boni Yayi par procuration

La présidentielle d’avril prochain au Bénin prendra des airs de duel par procuration : d’un côté, l’héritage économique et politique de Patrice Talon, avec son pari de la continuité incarné par Romuald Wadagni ; de l’autre, la capacité de l’opposition de Thomas Boni Yayi à se rassembler autour d’un visage crédible. L’analyse de François Soudan, de Jeune Afrique.

Au Bénin, l’élection présidentielle prévue en avril 2026 prend déjà des allures de passage de témoin. Patrice Talon a choisi son ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, pour lui succéder. « Depuis neuf ans et demi, il coche toutes les cases du dauphin idéal », constate François Soudan, au micro de RFI dans La Semaine de JA.

Fidèle parmi les fidèles de l’actuel chef de l’État béninois, Romuald Wadagni partage « la même vision très libérale de l’économie, la même volonté de poursuivre les réformes, les mêmes méthodes de management inspirées du privé ».

Wadagni : le technocrate devenu candidat

Le profil du dauphin n’est pas seulement celui d’un homme de chiffres. C’est aussi celui d’une nouvelle génération. « À 49 ans, il est sans doute plus en phase avec la moyenne des Béninois », souligne François Soudan, qui voit dans ce choix « un pari assumé sur le renouvellement politique ».

L’actuel ministre devra cependant franchir un cap : transformer l’image d’un technocrate compétent en celle d’un candidat populaire. La question est centrale : Romuald Wadagni, expert-comptable formé en France et aux États-Unis, n’a jamais revendiqué d’appartenance partisane. « Il a toujours expliqué qu’à son poste, il ne faisait pas de politique », rappelle François Soudan. Mais peut-on vraiment gouverner sans se frotter à la politique ? « On n’est pas membre d’un gouvernement pendant une décennie sans faire tout de même un peu de politique ni se constituer un réseau », tempère le directeur de la rédaction de Jeune Afrique.

Les Démocrates : trois candidats potentiels

En face, l’ancien Président Thomas Boni Yayi n’a pas encore tranché. Mais il prépare son propre camp. « Il compte bien mener avec Patrice Talon une sorte de duel par procuration », assure François Soudan.

Trois profils reviennent avec insistance dans son entourage : Éric Houndété, ex-vice-président de l’Assemblée nationale et numéro deux des Démocrates ; Nourenou Atchadé, chef du groupe parlementaire de l’opposition et, enfin, deux enfants de Thomas Boni Yayi font figure de candidats potentiels : sa fille Rachelle et son fils Nasser.

D’un côté, l’héritage économique et politique de Patrice Talon, avec son pari de continuité incarné par Romuald Wadagni ; de l’autre, la capacité de l’opposition à se rassembler autour d’un candidat crédible.

Jeune afrique

 


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A propos Colombo KPAKPABIA 1391 Articles
Colombo Kpakpabia est Directeur de publication du journal Le Temps. Il capitalise plus de 32 ans d'expérience dans la presse écrite et audiovisuelle. Colombo axe son travail sur la recherche et l'efficacité. Contact Email: [email protected]

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