Sans surprise, malgré les efforts du théâtre politique pour éviter une crise politique majeure, une majorité de 331 députés ont voté en faveur de la motion de censure déposée par le Nouveau Front populaire. Le NFP, un assortiment non évident de gauchistes, de socialistes et d’écologistes, et le Rassemblement national (extrême droite) ont, dans une alliance inédite et circonstancielle, fait tomber le gouvernement. Il s’agit d’un vote historique, car c’est la deuxième fois en 66 ans qu’un parlement fait chuter le gouvernement dans la vie de la Vème république. En 1962, le gouvernement de Georges Pompidou avait aussi chuté à la suite d’une censure par le parlement. Le premier ministre présentera demain la démission de son gouvernement au président Emmanuel Macron.
Ce vote ouvre une période de crise politique et d’incertitude. Si la loi des finances 2025 est à l’origine de la censure du gouvernement, aucune des sensibilités politiques n’étant satisfaite des orientations budgétaires, les germes de la crise sont présents dès les législatives de juin 2024. Un parlement éclaté, sans aucun parti majoritaire ayant 289 députés, des sensibilités politiques radicalement opposées , et des chefs de partis visiblement pressés de créer la chienlit, une classe politique ignorante de la notion du compromis, il ne fallait pas être devin pour savoir que le président avait ouvert la boîte de Pandore.
Présentée comme une constitution infaillible, la perfection en termes de stabilité politique, la Vème république inventée par le général de Gaulle et Michel Debré pour corriger l’instabilité chronique caractéristique des III et IVème républiques a atteint ses limites.
Sans le vouloir, la constitution hyperprésidentialiste s’est cassé les dents sur justement le jupitérisme d’Emmanuel Macro, un président d’obédience libérale et sa volonté de réformer le mammouth étatiste qu’est la France.
Un peuple bougon et volontiers rebelle qui s’est radicalisé entre ses factions gauchistes et racistes, nourri par des responsables politiques qui n’ont pour seule ambition que de renverser la table pour qui installer une France blanche, judéo-chrétienne débarrassée de sa composante immigrée et musulmane, qui pour créer une sixième république ouvertement socialiste et étatiste.
Résultat des courses, la Vème république a finalement donné à la France l’instabilité qu’elle conjurait depuis les fonts baptismaux. Mais en prime, tout comme pour les III et IVème républiques, elle se fracasse sur l’irresponsabilité des dirigeants politiques bouffis d’ambitions personnelles. Les dirigeants de l’opposition qui ont conjuré à la chute du gouvernement Barnier n’ont cure de l’Etat d’un pays dont les comptes sont dans le rouge, et qui risque fort de passer sous les fourches caudines du FMI, ni des défis de sécurité auxquels le pays est confronté. La guerre d’Ukraine et la guerre hybride que livre la Russie à l’Europe, et particulièrement à la France, constitue les menaces à la paix et la sécurité d’une région depuis la fin de la 2ème guerre mondiale.
La France va très mal. Chassée comme une malpropre de son pré carré francophone d’Afrique, où son influence est aux ras de pâquerettes, reléguée au rang de puissance économique déclinante à cause de sa désindustrialisation et des effets de la mondialisation, incapable de réformer pour enrayer la spirale, la France est un grand corps malade qui risque d’imploser si les dirigeants politiques continuer à jouer à leurs petits jeux malsains de mauvais garnements.
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