Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré la loi martiale lors d’une allocution télévisée, affirmant que cette mesure était nécessaire pour protéger le pays des « forces communistes nord-coréennes » dans un contexte de débat parlementaire houleux sur le budget. Toutes les activités politiques interdites et le parlement sous scellé.
La loi martiale est un dispositif législatif et constitutionnel qui permet le transfert des pouvoirs de l’autorité civile à l’autorité militaire et l’instauration de juridictions militaires. Une situation extrêmement grave pour un pays qui expérimente une démocratie libérale véritable à partir de 1980, après avoir connu un régime de dictature sous le régime Park Chung-hee (1963-1980). Le général Park Chung-hee, fondateur du miracle économique sud-coréen, avait d’ailleurs proclamé deux fois l’Etat d’urgence afin de réformer le pays et se maintenir au pouvoir.
Si cette loi martiale intervient dans le contexte du vote d’une loi de finance, elle intervient tout de même dans un environnement général de poussée de la gauche extrême qui véhiculent des idées tolérantes à l’égard de la Corée du Nord communiste et aux régimes despotiques comme la Russie et la Chine.
Il faut comprendre l’état d’esprit du président Yoon Suk Yeol élu en mars 2022, et une déclaration qu’il faisait en 2023 dans laquelle il fustigeait l’émergence des « forces anti-étatiques qui suivent aveuglément le totalitarisme communiste ». Ils accusent ces forces de déformer «l’opinion publique et perturber la société par le biais d’une propagande manipulatrice sont toujours omniprésentes», en faisant référence à la guerre hybride que mène la Corée du Nord.
Pourquoi la proclamation de la loi martiale
«Dans une nation divisée, la confrontation entre la démocratie libérale et le totalitarisme communiste est une réalité. Et les activités de ces groupes anti-étatiques sont susceptibles de persister », a-t-il déclaré.
Ces forces anti-étatiques profitent des libertés fondamentales garanties par la Constitution pour perturber les démocraties.
«Lorsque les forces totalitaires perturbent et attaquent nos sociétés, elles tirent pleinement parti des droits légaux consacrés dans les sociétés libres », a-t-il ajouté. C’est ainsi qu’elles survivent.
Pour le président sud-coréen, «les forces du totalitarisme communiste se sont toujours déguisées en militants de la démocratie, en défenseurs des droits de l’homme ou en activistes progressistes, tout en s’engageant dans des tactiques méprisables et contraires à l’éthique, ainsi que dans une propagande mensongère.»
La démocratie libérale occidentale est en butte aux forces totalitaires depuis une décennie par des extrêmes gauches et droites. Ces dernières exploitent les libertés fondamentales garanties pour pousser l’opinion en leur faveur. Elles livrent souvent une guerre soft par l’exploitation des réseaux sociaux pour conquérir les opinions, souvent moins averties.
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