COMMUNIQUE DE LA CDPA-BT: Oraison à Martin ADUAYOM

COMMUNIQUE DE LA CDPA-BT

J’ai lu avec une intense émotion le texte qui a accompagné l’annonce du décès de Martin ADUAYOM. Je connais bien Martin. Je le connais depuis les années 70 déjà, quand il était encore sur les bancs de l’Université.

Martin faisait déjà partie de l’opposition au régime de dictature militaire qui sévissait déjà dans le pays. Et quand il est revenu de l’étranger pour enseigner à l’Université de Lomé comme professeur d’histoire, il s’était résolument engagé dans la lutte de la masse des opposants pour le changement démocratique. Il n’y avait encore aucun parti d’opposition au Togo et chacun de ceux qui faisaient quelque chose le faisait à sa manière dans la clandestinité.

Je connais Martin d’autant mieux que nous avons partagé une cellule de la prison ensemble entre septembre 1985 et janvier 1987. Le texte annonçant le décès de Martin Aduayom a dit l’essentiel. Inutile d’en rajouter.

Mais il s’est malheureusement glissé dans le texte publié une erreur de nature à continuer d’entretenir la confusion déjà trop grande au sein de l’opposition togolaise au régime en place. Ni Martin, ni Gnininvi, ni aucun des dirigeants actuels de ce qu’ils appellent la « CDPA » n’est un « Co-créateur », ni un membre fondateur de la Convention Démocratique des Peuples Africains, la CDPA originelle.

Les membres créateurs de la CDPA originelle sont historiquement MM:

1- GU-KONU Emmanuel

2- GU-KONU Gerson

3- TETE Godwin

4- LATZOO Isidore

5- JOHNSON Benjamin

6- DO Ben

La CDPA originelle fut fondée en avril 1988 à l’étranger, dans la clandestinité, en ces dures années où le RPT (le parti unique, parti-Etat) faisait ses ravages dans le pays. La CDPA originelle est conçue par ces fondateurs pour être un parti politique régional à l’échelle de l’espace de la CEDEAO, institution créée en 1975 sous l’impulsion de Yakubu Gowon, alors Président de la République du Nigéria. En tant que parti d’opposition, nous avons l’obligation de dire la vérité à la masse des opposants; car la force de l’opposition démocratique ouest-africaine réside dans la force organisée des peuples ouest-africains.

Dès avant le début de l’insurrection populaire du 5 octobre 1990, une scission est survenue au sein de la CDPA originelle comme cela arrive si souvent au sein des partis politiques. Les trois premiers membres fondateurs de la CDPA originelle ont alors décidé, non pas de brader le sigle du parti à un preneur qu’ils peuvent trouver sur le terrain à Lomé, mais d’aller au-delà de la scission pour recentrer l’organisation sur les principes de l’Alternative, le Manifeste de la Convention Démocratique des Peuples Africains où sont formulés les principes et la ligne politique du parti.

C’est pour poursuivre la lutte d’opposition en restant conforme à ces principes et à cette ligne politique que les trois personnes ont décidé de continuer le travail politique sur le terrain par la création de la Branche togolaise du parti, la Convention Démocratique des Peuples Africains – Branche Togolaise, la CDPA-BT. Ce qu’ils ont fait en 1989. Dieu merci, la CDPA-BT continue de survivre dans l’espace politique de l’opposition togolaise. Et elle continue la lutte d’opposition à sa manière.

La CDPA-BT a été obligée de faire son Congrès statutaire, toujours dans la clandestinité, à Koforidua (Ghana) du 1er au 3 mars 1991 avant la proclamation du multipartisme en avril 1991. C’est elle qui, en tant que parti d’opposition indépendant, participe à sa manière, à la lutte d’opposition ouvertement engagée depuis le 5 octobre 1990 par la masse des opposants pour le changement démocratique. La confusion créée et entretenue jusqu’aujourd’hui ne l’a pas fait disparaître. Elle ne disparaîtra pas.

Certes, ce n’est pas le lieu, ni le moment de faire l’historique des partis de l’opposition togolaise. Mais en ma qualité de Premier Secrétaire de la CDPA BT et pour une poursuite plus cohérente et plus efficace de la lutte d’opposition, j’ai fini par décider de dire ces choses publiquement pour que la confusion créée, et sans cesse entretenue autour des relations de la CDPA-BT et de la CDPA actuelle s’arrête .

Cette confusion, qui vient nourrir à chaque fois la grande confusion dans laquelle baigne l’opposition togolaise depuis si longtemps contribue de toute évidence à l’inefficacité croissante de la lutte d’opposition et à l’affaiblissement inévitable de l’opposition toute entière.

Que Martin repose en paix. Et que la lutte pour le changement démocratique se poursuive avec sa bénédiction.

Lomé, le 14 Septembre 2024.

Pour la CDPA-BT

Le Premier Secrétaire

  1. GU-KONU


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