Le panafricanisme, ce noble mouvement qui prône l’unité, la liberté et la solidarité entre les peuples africains, se trouve aujourd’hui confronté à un paradoxe saisissant au Togo. Dans un pays où le pouvoir est confisqué depuis plus de 60 ans par une seule famille, les valeurs fondamentales de liberté et d’intégrité semblent reléguées au second plan, étouffées par des pratiques antidémocratiques et des politiques rétrogrades.
Le Togo, jadis terre de potentialités et d’espoir, s’est transformé en un laboratoire de l’immobilisme politique. Comment pourrait-il prétendre accueillir un congrès sur le panafricanisme, alors qu’il est lui-même le témoin d’une apathie qui fige ses citoyens dans un état de désespoir et de résignation ? Les aspirations de la jeunesse togolaise, pleine d’énergie et de rêve, sont constamment étouffées par un régime qui préfère la répression à la discussion, la division à l’unité.
Le vrai panafricanisme repose sur la promotion des valeurs de solidarité et de justice, des principes qui devraient transcender les frontières. Pourtant, au Togo, ces valeurs sont aujourd’hui mises à mal. Les voix qui s’élèvent pour revendiquer un changement sont souvent réduites au silence, et les espoirs d’une société plus juste semblent s’évanouir dans les méandres des décisions arbitraires.
Il est utile de redéfinir ce que signifie être un panafricain pour les Togolais. Cela ne peut se faire en ignorant les réalités de notre pays. Le Togo doit d’abord retrouver sa dignité, sa démocratie, et sa capacité à offrir un environnement propice à l’épanouissement de tous ses citoyens. Un congrès sur le panafricanisme ne saurait être un simple événement, mais devrait être le reflet d’une volonté authentique de changement et de renouveau.
L’Afrique a besoin de leaders qui incarnent les valeurs de liberté, d’intégrité et de solidarité. Le Togo, en tant que membre de la grande famille africaine, doit se lever et embrasser ces idéaux, au lieu de rester ancré dans des pratiques qui le tirent vers le bas. En cherchant à organiser un congrès sur le panafricanisme, le Togo devrait plutôt se donner les moyens de devenir un exemple de ce que le panafricanisme peut offrir.
L’heure est à l’éveil des consciences, à la renaissance d’un esprit panafricain véritable. Le Togo doit se réinventer, pour qu’un jour, il puisse être fier de porter le flambeau du panafricanisme, non pas à rebours, mais en avant, vers un avenir où chaque voix compte, où chaque citoyen est libre.
Cela commence par la remise en cause du vieux système politique rétrograde et l’adoption d’une politique axée sur les libertés et le bonheur partagé.
Josephine BAWA
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