Des laboratoires en Chine, aux Etats-Unis et en Allemagne, ont débuté des essais cliniques de vaccins anti-covid-19, tandis que sur le plan des traitements curatifs, le Remedesivir est considéré comme sans effet sur la maladie.
En Chine, la découverte d’un vaccin qui protégerait les singes du Covid-19 suscite l’espoir. Le laboratoire pékinois qui a développé un vaccin expérimental a démarré des essais cliniques sur des humains.
«Nature» et «Science Magazine», les plus prestigieuses revues scientifiques ont annoncé la découverte d’un vaccin en Chine. Pour l’heure, le vaccin a été fructueusement expérimenté sur des macaques.
Les expériences sont faites par un laboratoire basé à Pékin, Sinovac Biotech, qui est depuis le 16 avril autorisé à effectuer des essais cliniques sur des humains.
Les résultats susciteraient donc beaucoup d’espoirs sur le fait que le vaccin puisse fonctionner aussi sur les humain, selon un responsable du laboratoire et d’après les analyses des experts de la prestigieuse revue « Science ».
Très concrètement, les chercheurs de ce laboratoire chinois ont d’abord administré à différents macaques rhésus trois doses d’un vaccin comprenant des particules du SRAS-CoV-2. Ensuite, huit de ces singes ont été exposés au coronavirus. Sept jours plus tard, ceux qui avaient reçu la plus forte dose du vaccin ne présentaient aucune trace du virus, tandis que ceux à qui avait été administrée une dose modérée présentaient bien moins de signes d’infection que les singes n’ayant pas été vaccinés du tout.
Les résultats de ce vaccin seront connus fin juin. Selon Florian Krammer, virologue à l’Icahn School of Medicine, le vaccin est intéressant dans la mesure où il peut être facilement reproduit dans tous les pays, y compris dans les pays pauvres.
Cependant, certains analystes notent que les macaques ne pourraient pas être de bons cobayes pour des essais sur le nouveau coronavirus. Car les macaques ne réagissent pas de la même manière face à la maladie. En gros, les macaques ne développent les symptômes graves de la maladie comme cela paraît chez les humains.
Par ailleurs, le virus semble lui aussi muter avec le temps, et pourrait ne plus être tout à fait le même que celui sur lequel planchent les biologistes du laboratoire Sinovac Biotech – et qui avait été initialement isolé sur des patients chinois, italiens, suisses et espagnols. Un véritable challenge pour les équipes qui planchent sur l’élaboration d’un vaccin.
Remdésivir, un essai non concluant
Gros coup de tonnerre ce matin sur les actions du laboratoire américain Gilead Sciences. L’OMS a rendu publics les résultats d’une étude des essais cliniques montrant que l’antiviral Remdesivir n’a aucun effet sur les malades.
L’essai chinois a montré que « le Remdesivir (…) n’améliore pas l’état des malades et ne réduit pas la présence de l’agent pathogène dans le système sanguin », affirme le Financial Times, citant le document publié sur le site de l’OMS. Deux cent trente-sept malades ont participé à l’étude, réalisée selon la méthode la plus rigoureuse, un essai dit « randomisé », avec un groupe de patients traités (158) et un groupe témoin (79 malades traités selon les standards de soins, mais sans le médicament dont on cherche à connaître l’efficacité).
L’OMS s’est néanmoins rétractée après sa publication du 23 avril sur protestation du laboratoire américain. Les résultats des médecins chinois ne seraient pas encore soumis à la lecture des experts désignés. Le Remdésivir serait plutôt concluant avec des malades pris en charge très tôt.
En Europe, l’essai Discovery, lancé le 22 mars dans sept pays, vise à tester quatre traitements potentiels : l’antiviral Remdesivir, l’association lopinavir-ritonavir, ces antirétroviraux combinés avec l’interféron bêta et l’hydroxychloroquine, dérivé de l’antipaludéen chloroquine, tandis que d’autres patients recevront un placebo visait au moins 400 personnes.
Cependant, dans plusieurs pays africains, c’est plutôt la bithérapie chloroquine associée à l’azithromycine qui est en usage, surtout au Sénégal. Selon des médecins de l’Institut Pasteur de Dakar, cette bithérapie quand elle est utilisée très tôt chez le malade est d’une redoutable efficacité, comme l’a indiqué le Professeur Didier Raoult.
En comparaison avec l’hécatombe en Europe et aux Etats-Unis, l’Afrique et surtout le Sénégal connaît des taux de guérison très élevés. Jusqu’ici le pays de la Terranga a enregistré 291 cas positifs, dont 178 déclarés guéris. 111 personnes sont toujours hospitalisées, dont une seule en réanimation. « Nous constatons une guérison plus rapide » : Moussa Seydi, le médecin sénégalais qui s’est inspiré des travaux de Didier Raoult.
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