Des échantillons des résultats que nous avons pu analyser, on peut tirer quelques leçons.
Agbeyome Kodjo, le candidat soutenu par Monseigneur archevêque émérite Fanoko Philipe Kpodzro, arrive fortement en tête en région maritime, de loin le plus grand bassin électoral du pays ;
Le candidat de l’armée, Faure Gnassingbe est étonnamment proche de ses scores dans la même zone lors des scrutins précédents ;
L’abstention en région maritime et dans tout le pays reste encore très élevée, témoignage de la méfiance des électeurs envers les urnes comme moyen de mettre fin à la dictature ;
Le vote dans les autres régions surtout au Nord du pays reste une vaste blague, qu’il s’agisse de la fraude ou de la connaissance même des principes de la surveillance électorale par les délégués des bureaux de vote. Ce qui fait du scrutin dans sa globalité une vaste mascarade. Le pouvoir militaro-civil qui fait du Nord son fief, en a fait de façon indigne le trou noir du pays, la zone grise de tous les dérapages inimaginables.
Grosso modo, les chiffres d’Agbeyome Kodjo reflètent ceux de Jean-Pierre Fabre les saisons précédentes. Ce qui suppose que la question qui se posait à Fabre est la même qui se pose actuellement à Agbeyome Kodjo : comment prendre le pouvoir ? Agbeyome Kodjo peut le concrétiser de deux manières : faire pression pour diriger en tant que premier ministre un gouvernement d’union, donc pour jouer dans un registre de dividende personnel, ou rejeter les résultats que s’apprête à proclamer la CENI et lancer la contestation- ce qu’attendent les masses populaires togolaises.
De but en blanc, tous les candidats de l’opposition et les électeurs qui sont allés aux urnes savent en conscience que le scrutin sera frauduleux et personne n’espérait, y compris par le miracle du Saint-Esprit, une quelconque transparence.
Il reste donc à Agbeyome Kodjo de tirer les conclusions des attentes que le soutien de Mgr Kpodzro, archevêque émérite a suscité auprès des populations : plus que son père, Faure Gnassingbe est une immense aberration dont il faut tourner la page.
La balle est donc dans le camp d’Agbeyome Kodjo.
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