Maroc: La «marocanisation» du Sahara toujours d’actualité

Elle est toujours en marche, la « marocanisation » du Sahara occidental. Mohamed VI vient encore de le réaffirmer à l’occasion de ses vingt ans de règne

Le Maroc n’abandonne pas son idée d’inclure le Sahara occidental dans son territoire. Ce conflit vieux de plusieurs années est toujours d’actualité si on s’en tient au discours marquant le 20^ème anniversaire de l’accession au trône de Mohamed VI.

« La célébration de la Glorieuse Fête du Trône est l’expression la plus éloquente de notre attachement indéfectible à la marocanité de notre Sahara, à notre unité nationale et à notre intégrité territoriale. Elle est aussi l’affirmation solennelle de notre souveraineté pleine et entière sur l’ensemble du territoire du Royaume », a déclaré le souverain. Il s’est même félicité des efforts consentis par son pays. « Les acquis engrangés par notre pays aux plans onusien, africain et européen sont pour Nous un motif de fierté. Toutefois, Nous appelons à une mobilisation constante à tous les niveaux, pour que soient consolidés ces acquis et contrecarrées les manœuvres des ennemis », s’est-il réjoui. « Le Maroc maintient son adhésion sincère au processus politique mené sous l’égide exclusive des Nations Unies. Sa position de principe est claire : la souveraineté pleine et entière du Maroc dans le cadre de l’initiative d’autonomie est la seule et unique voie envisageable pour parvenir au règlement souhaité », a également souligné Mohamed VI.

Cette sortie montre bien que le royaume chérifien ne compte pas céder le territoire des Sahraouis. Or, le Sahara occidental a un allié solide dans la région. L’Algérie n’a jamais caché son soutien au peuple Sahraoui. « Le Sahara occidental est une question de décolonisation opposant le Front Polisario au royaume du Maroc sur un territoire inscrit à la liste des territoires non autonomes, en attendant la pleine mise en œuvre de la résolution historique 1514 de l’Assemblée générale », a déclaré l’année dernière Sabri Boukadoum, le représentant permanent de l’Algérie auprès de l’ONU. Il a aussi souligné que « toutes les résolutions de l’ONU, qu’ils s’agissent des résolutions de l’Assemblée générale ou du Conseil de sécurité, ont régulièrement réaffirmé la nature juridique du conflit ainsi que la validité du principe d’autodétermination ». Pour enfoncer le clou, Sabri Boukadoum avait justifié le choix de son pays d’être aux côtés du peuple Sahraoui. « Nous ne pouvons tourner le dos au principe de l’autodétermination car cela reviendrait à tourner le dos à notre propre histoire », avait-il indiqué en rappelant «  la lutte difficile et coûteuse » de son pays avant d’accéder à l’indépendance.

Des positions qui sont radicalement tranchées. Mais le royaume chérifien tient toujours à ce territoire. Y parviendra-t-il un jour ? Difficile de le dire. Le Maroc ne manque toujours pas de grandes manœuvres pour empêcher les Sahraouis de disposer de leur territoire. La « ruse » ne manque pas comme cette manière subtile de féliciter le sacre des Fennecs d’Algérie. « Nous réaffirmons notre engagement sincère à garder la main tendue en direction de nos frères en Algérie, fidèles en cela aux liens de fraternité, de religion, de langue et de bon voisinage, qui unissent depuis toujours nos deux peuples frères », a déclaré Mohamed VI. Il a poursuivi.  « La dernière illustration en date de cette proximité remonte à la Coupe d’Afrique des Nations, organisée récemment dans le pays frère d’Égypte, au cours de laquelle le Roi et le peuple du Maroc, dans un élan spontané et sincère, ont témoigné leur sympathie et leur soutien enthousiastes à la sélection algérienne. Ils se sont joints au peuple algérien pour partager sa fierté, à la suite du sacre mérité lors de cette compétition, car, cette victoire, ils l’ont ressentie comme étant aussi la leur », a ajouté le souverain marocain dans son allocution.

EKLOU de Badj