Dans un éditorial co-signé avec John Prendergast, George Clooney interpelle la communauté internationale à geler les sources de financement de l’armée.
Très engagé dans le Darfour et le Soudan, l’acteur de cinéma hollywoodien a exhorté ce mardi la communauté internationale « à traquer l’argent sale » qui nourrit les généraux. « Geler et saisir certains de ces actifs (et bannir certains de ces responsables du système financier international) serait un moyen de pression très important et inutilisé en faveur de la paix et des droits humains », poursuit l’éditorial. « En engendrant des conséquences financières importantes pour les chefs du régime et leurs collaborateurs en affaires, les diplomates d’Afrique, d’Europe et des Etats-Unis seront capables d’influencer le calcul coût/bénéfice des généraux de Khartoum », affirment George Clooney et John Prendergast.
Pour l’acteur américain, ces derniers « qui ont pillé le pays en toute impunité pendant trente ans » ont peur de perdre le pouvoir en cas d’accord avec les civils. Ce qui a justifié la répression du sit-in à Khartoum le 03 juin dernier qui a enregistré des morts. Selon un comité de médecins proche de la contestation, 118 personnes sont mortes et plus de 500 ont été blessées à la suite de la dispersion brutale des manifestants. Les autorités estiment de leurs côtés qu’il y a eu 61 morts, dont 49 par balles réelles.
Aussi dans le texte publié ce mardi dans Politico, George Clooney et John Prendergast ont affirmé que les milices janjawids sont impliquées à la fois dans les atrocités au Darfour soudanais qui a fait plus de 300 000 morts depuis 2003 et dans la répression des manifestations le 03 juin dernier. Les deux américains ont également révélé qu’il y a des opérations de blanchiment d’argent initiées depuis le Soudan à mesure que la crise s’amplifiait. Toutefois, George Clooney et John Prendergast craignent que leur cri d’alarme ne tombe dans des oreilles de sourds.
C’est depuis le 11 avril 2019 qu’Omar Al-Bachir qui a dirigé le Soudan d’une main de fer a été renversé par un coup d’Etat de l’armée. Depuis militaires et civils ont entamé des négociations sur la période de transition. Mais ils ne sont pas parvenus à un accord jusqu’aux évènements sanglants du 03 juin. Le pays est pris en otage par les généraux soutenus par les pays arabes du Golfe, la Chine et par la Russie.
Les contestataires ont mis un terme ce mardi à la désobéissance civile lancée après le début de la répression meurtrière afin de donner une chance aux discussions avec les militaires.
EKLOU de Badj
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