Le scrutin présidentiel de l’année prochaine est au cœur des préoccupations du moment. On en parle de plus en plus au sein des forces dites démocratiques. Si d’un côté on semble hésiter pour s’accorder sur les modalités de la marche à suivre, d’un autre côté on ne cache plus les ambitions.
Après avoir fait longtemps planer le doute sur ses intentions personnelles, Dany Ayida, un Togolais de la diaspora (également actif dans des initiatives citoyennes au pays depuis quelques années) a récemment dévoilé une partie d’un plan dont il est l’un des acteurs clé. Le Temps a essayé d’en savoir plus sur les tenants et aboutissants du retour annoncé de M. François Boko, mais notre interlocuteur n’a pas trouvé opportun de s’y étendre. Toutefois la communication huilée qui se déploie ne laisse pas d’équivoque quant aux ambitions des uns et des autres.
Le 14 février, Dany Ayida écrivait ceci sur son journal Facebook:
Ce qu’on peut lire en filigrane c’est la mise en place prochaine d’un cadre d’action politique transcendant les dispositifs en place. M. Ayida que notre Rédaction a joint à Abuja, Nigeria (où il participe à une mission internationale d’observation électorale) confirme que le positionnement annoncé est le fruit d’un long travail.
Cela fait plus de deux ans qu’au pays et dans la diaspora, nous avons mis en place des groupes de travail et animé des réflexions en vue de faire de 2020 l’échéance pour tourner la page de la dictature dans notre pays. A-t-il indiqué.
La démarche vise clairement à aller à l’assaut du pouvoir mais les conditions ne sont pas réunies pour espérer le déroulement d’un scrutin libre et indépendant. Le pouvoir qui s’est arrogé les élections législatives du 20 décembre n’a pas fait tout cela pour se laisser subtiliser la magistrature suprême dans le cadre d’une élection. Comment donc un candidat de l’opposition arriverait-il a s’imposer dans ces conditions?
Le régime UNIR s’est engagé vis-à-vis de la communauté internationale pour opérer les réformes de base qui relèvent de principes de la gouvernance démocratique au sein de l’espace CEDEAO. Il s’agit de la limitation du mandat présidentiel et du mode de scrutin à deux tours; rappelle M. Ayida.
Faire front contre le système en place
Il est clair que plusieurs ambitions vont se déclarer de toutes parts, dont certaines se revendiqueront de l’opposition. Déjà on remarque des agitations dans certains groupes, où le retour annoncé de l’ancien ministre de l’intérieur ne fait pas que des heureux. L’unité d’action de l’opposition qui a été au centre des efforts depuis quelques temps risque d’être battue en brèche. Sur cela, Dany Ayida a une autre considération du problème.
L’union de l’opposition est un vrai faux problème. Nous n’avons pas besoin de tout le monde pour opérationnaliser notre projet politique d’alternance et de changement. Nous voyons plus loin: il s’agit d’une alliance stratégique inédite qui apportera le changement tout en rassurant nos concitoyens sur les mécanismes de la transformation du pays, dans l’unité et la concorde nationale.
Il n’a pas voulu nous éclairer sur les entités qui feront partie d’une telle “alliance”, même si on ne doute pas que des organisations et personnalités au sein de la société civile et de la diaspora y auront une place de choix. Le même acteur (plutôt actif sur les réseaux sociaux) écrivait récemment que l’action politique à laquelle il participe se fait “par-delà les chapelles partisanes”.
Visiblement, la réorganisation de la lutte politique et la réalisation de l’alternance emprunterait des voies dont tous les éléments ne sont pas encore réunis. Il est cependant clair que le jeu politique dans les prochains mois va gagner en vitalité et l’opinion n’aura pas le temps de s’ennuyer.
Joséphine Bawa
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