Médiation de la crise togolaise: Nul ne peut être joueur et arbitre en même temps

Une réflexion du Prof Ayayi Togoata APEDO-AMAH, Ecrivain, Enseignant-Chercheur

Quelques personnes éclairées ont déjà attiré l’attention des Togolais sur l’arnaque du pouvoir et de certains réseaux mafieux, qui consiste à vouloir imposer des sbires de la dictature comme médiateurs aux éventuelles négociations entre les ennemis du peuple et l’opposition.

Tout observateur avisé constate que, depuis un certain temps, des médias internationaux corrompus et les réseaux criminels qui les font vivre, s’amusent à préparer les esprits de la population et surtout de l’opposition démocratique, en faisant circuler, avec insistance, des noms de médiateurs. Or il se fait que ces individus sans foi ni loi, que l’on veut nous imposer, sont des partisans de la dictature en rupture de ban.

Si ces tristes sires se sont fâchés avec leur mentor pour quelques magouilles ou des règlements de comptes, cela ne signifie pas qu’ils ont rompu avec le système dictatorial. Quand on s’est lavé les mains avec le sang du peuple, on ne peut prétendre défendre ce même peuple. Un adage de chez nous dit que:  » Celui qui a fait des libations pour la mort, ne peut faire des libations pour la vie ». C’est l’évidence même. Autant demander au dictateur de service de jouer le rôle de médiateur.

Les partis qui se sont regroupés pour défendre la cause du peuple, doivent se montrer très vigilants face aux ruses des médiocres. Ils doivent rappeler au tyranneau Gnassingbé que dans les situations révolutionnaires, se font face frontalement deux camps irréconciliables: le peuple et les ennemis du peuple. C’est une bipolarisation politique radicale qui ne tolère pas de partis centristes intermédiaires. On est pour ou contre le peuple. Ceux qui veulent s’asseoir entre deux chaises, auront forcément le milieu du cul dans le vide. C’est le propre des opportunistes.

C’est dire que nul ne peut discuter au nom du peuple s’il n’appartient au groupe des 14. Si des individus et des organisations politiques ou de la société civile veulent participer aux négociations, ils doivent rejoindre le camp du Rpt/Urine ou le camp des 14 pour dispenser leurs conseils. Il ne s’agit pas d’un dîner de gala où chacun s’invite pour aller bouffer. On parle même de quelques centaines d’organisations obscures, à la solde du régime, qui n’existent que sur le papier, qui voudraient s’inviter aux négociations comme s’il s’agissait d’un jeu! Quel scandale! C’est le sort de notre peuple qui est en jeu. Pas celui de leur ventre. Diantre !

Nous refusons la négociation pour la négociation. Nos représentants doivent placer la barre très haut. Le départ du dictateur voire sa reddition sont les seuls sujets qui doivent être débattus. Tout autre sujet lui servirait à jouer les prolongations en attendant la démobilisation du peuple qui occupe la rue. Le Rpt/Punir et son chef n’attendent que cette démobilisation. Ils en rêvent toutes les nuits. Ils sont terrorisés et ne cessent de se demander :  » Et si le régime tombait ?  »

Toute erreur de l’opposition remettrait en cause le rapport de forces en faveur du peuple. Méfions-nous de certains chefs d’État de la CEDEAO qui ont le même parcours antidémocratique que Faure Gnassingbé à l’instar de Alpha Condé de Guinée qui est parvenu au pouvoir par la tricherie et le tribalisme. Il réprime sauvagement l’opposition guinéenne tous les jours. Quant à Nana Akuffo-Addo, le président ghanéen, il fait systématiquement matraquer les manifestations de soutien au peuple togolais à Accra. Si les peuples frères de la sous-région sont avec les Togolais, les présidents, à quelques rares exceptions près, sont contre nous. Solidarité des dictateurs oblige.
Notre vigilance ne doit faiblir en aucun cas.

Ayayi Togoata APEDO-AMAH


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