Michel Dagoh, un diplomate à la retraite, est nommé nouvel ambassadeur du Togo en Allemagne, alors que la reprise économique entre les deux pays est nulle.
Une fois n’est pas coutume : c’est un diplomate de carrière, réputé pour son acharnement au travail et ses compétences, qui est porté à la tête de l’ambassade du Togo à Berlin. Michel Dagoh, ex-haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, animera désormais le réchauffement des relations entre Berlin et Lomé.
Avant cette nomination surprise, les représentants du Togo étaient des politiciens patentés remerciés pour leur militantisme.
A la retraite depuis quelques années, ce catholique pratiquant et fervent croyant, officiait à la Fondation Pax Africana de Edem Kodjo, avant de prendre brutalement ses distances avec lui.
Sa nomination intervient dans un contexte de reprise de la coopération entre le Togo et l’Allemagne après une rupture de plusieurs années, pour déficit de démocratie. Elle survient surtout quelques mois après la visite de Faure Gnassingbé à Berlin en juin 2016.
En dépit d’une pleine volonté d’intensifier les investissements et la coopération économique, les milieux d’affaires allemands peinent à trouver du répondant côté togolais.
Faible coopération économique
Une importante délégation allemande, notamment composée de diplomates, d’hommes d’affaires et de députés, arrivée Togo en avril 2016 dans le cadre du « printemps de la coopération germano-togolaise », a quitté le pays bredouille après deux semaines de visite. Les Allemands accusent la partie togolaise d’incompétence.
« C’était une visite médiocrement organisée. Pendant une semaine, nous avons passé notre temps aux affaires étrangères à discourir et à écouter des instutrices allemandes à la retraite ressasser le bonheur du Deutche Togoland. Il n’y avait rien de concret alors que les hommes d’affaires ont effectué le déplacement pour connaître des opportunités et faire fructifier des affaires. Robert Dussey était beaucoup plus préoccupé de la réhabilitation de l’image du Togo à l’extérieur, de montrer la reprise de cette coopération comme un trophée de guerre. Un tremplin pour sa carrière. C’est une turlutaine chez lui. C’était beaucoup plus une opération de communication », a confié au Temps un Allemand membre de la délégation.
Le bilan est maigre depuis la reprise. Seule HeidelbergCement a installé une unité d’exploitation à Tabligbo, 80 kms de Lomé. Les Allemands commencent à désespérer : les opportunités ne manquent pas, mais en face, il y a des problèmes structurants que l’administration actuelle peine à régler.
Il y a une forte communauté togolaise dynamique en Allemagne, surtout en Bavière, qui attend de concrètes opportunités et une réelle offre politique d’investissement. Ce n’est pas encore le cas.
Lomé se prépare néanmoins à accueillir en avril un Forum économique. Plusieurs dizaines d’entreprises allemandes et de membres du Bundestag sont attendus pour cette 2e édition du « Printemps de la coopération Togo-Allemagne ».
Toujours la même opération de communication ?
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